Canada – Le dévoilement aujourd’hui du rapport spécial sur l’océan et la cryosphère du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) souligne la nécessité pour les gouvernements d’accélérer et d’intensifier leurs efforts pour faire face à l’urgence climatique et protéger les océans mondialement.

Basé sur près de 7 000 articles rédigés par plus de 100 éminents climatologues, le rapport du GIEC constitue à ce jour l’évaluation la plus complète de la gravité des impacts du climat sur les océans et la cryosphère (zones gelées de la Terre).

Taehyun Park, conseillère politique sur le climat chez de Greenpeace Asie de l’Est, a déclaré ­­­­­­­­­:

« La science est à la fois inquiétante et incontestable. Les impacts des émissions de carbone d’origine humaine sur les océans se produisent à une échelle beaucoup plus étendue et à une cadence beaucoup plus rapide que prévu. Une action politique sans précédent sera nécessaire pour prévenir les conséquences les plus graves pour notre planète.

Répondre à l’urgence climatique et renforcer la résilience des océans doivent aller de pair. Les gouvernements et les industriels connaissent les solutions et doivent prendre des mesures décisives d’ici l’an prochain pour délaisser les combustibles fossiles et présenter leurs plans nationaux afin de maintenir le réchauffement en dessous de 1.5 °C. Ils devront également coopérer en vue d’obtenir un Traité mondial sur la haute mer qui soit en mesure d’ouvrir la voie à la création de sanctuaires marins, mettant à l’abri au moins 30 % des océans de la planète. »

Le rapport du GIEC fait état de certains changements potentiellement irréversibles et de menaces croissantes pour les océans et pour la cryosphère qui rétrécit d’année en année. Ces constats arrivent alors que la banquise arctique atteint le deuxième niveau le plus bas jamais enregistré par satellite : environ 2,1 millions de km2 de moins que la superficie minimale moyenne à long terme.

Le GIEC présente également des solutions politiques pour aider les gouvernements à atténuer les pires impacts du réchauffement planétaire et à renforcer notre résilience aux changements climatiques. Il souligne les défis que posent les systèmes de gouvernance des océans et de la cryosphère, qui restent fragmentés au-delà des frontières administratives et ne parviennent pas à assurer une protection efficace des océans. 

Agnès Le Rouzic, chargée de campagne Océans et Plastique de Greenpeace Canada, a déclaré :

« Le rapport du GIEC n’est pas une simulation mais une nouvelle sonnette d’alarme pour les décideurs qui continuent de dormir au gaz malgré l’urgence climatique. Nous nous trouvons à la croisée des chemins. Ou la classe dirigeante continue de participer aux Sommets sur le climat de l’ONU en faisant semblant d’être préoccupée, ou elle passe à l’action en suivant les recommandations scientifiques comme le lui demandent les millions de personnes qui manifestent pour l’action climatique.

Les décisions que les dirigeants mondiaux choisiront de prendre dans les prochaines années auront de profondes répercussions sur le futur de l’humanité, et contrairement à une élection,  la crise climatique n’est pas une bataille qu’ils pourront gagner avec des promesses vides »

  • D’autres conclusions du rapport du GIEC révèlent que :
    Le niveau de la mer pourrait s’élever de près d’un mètre d’ici 2100 si le réchauffement de la planète dépasse les 3°C. C’est la direction vers laquelle nous mènent les politiques mondiales actuelles. Un scénario qui pourrait entraîner le déplacement de millions de personnes vivant dans les zones côtières.

  • La vie marine et les écosystèmes océaniques seront confrontés à des défis majeurs à mesure que la température de surface de la mer augmente et que les océans s’acidifient. Même en limitant le réchauffement planétaire à l’objectif convenu de 1,5 °C, on prévoit la perte de jusqu’à 90% des récifs coralliens en eau chaude.
  • Un dégel généralisé du pergélisol est projeté au cours de ce siècle. Le pergélisol arctique et subarctique contient 1 460 à 1 600 gigatonnes de carbone organique, ce qui équivaut à presque deux fois la quantité de carbone actuellement présente dans l’atmosphère.
  • À la fin de ce siècle, les vagues de chaleur océaniques pourraient être 50 fois plus fréquentes qu’à la fin du 19e siècle en cas d’augmentation de la température de 3 à 4°C.

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Photos accessibles ici

Notes :

Greenpeace International a produit un briefing à l’intention des médias qui analyse les conclusions du GIEC (en anglais seulement).

Le National Snow and Ice Data Center vient d’annoncer que le niveau minimum de la banquise arctique de 2019 est de 4.15 million de kilomètres carrés. 

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Marie-Christine Fiset, Responsable des médias, Greenpeace Canada

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Patrick Fuller, conseiller en communication, Greenpeace UK  

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