Histoires de communautés touchées dans le monde entier par l’importation de gaz fossile en Belgique

L’industrie des énergies fossiles est connue pour ses violations des droits humains. Des communautés du nord de la Sibérie aux travailleurs des pays du Moyen-Orient, tous sont liés par l’industrie de l’extraction du gaz. Le manque de transparence des flux gaziers, depuis des pays lointains jusqu’aux canalisations belges, rend ces histoires humaines inaudibles, invisibles.

Dans son rapport “Le gaz viole les droits humains”, Greenpeace Belgique expose les dommages causés par le marché du gaz, et donne un visage et une voix aux communautés qui souffrent de l’impact des importations de gaz belge. Huit études de cas révèlent l’impact de l’extraction et du transport du gaz sur les communautés dans les six pays d’où provient principalement le gaz belge : Russie, États-Unis, Qatar, Norvège, Pays-Bas et Royaume-Uni. [1]

Quelques exemples :

  • Aux Etats-Unis des études ont démontré que les communautés vivant à proximité des puits de gaz souffraient de graves problèmes de santé (maladies respiratoires, cancers, maladies cardiaques, …) en raison de la pollution de l’air suite à  la production de substances toxiques lors de la fracturation de gaz de schiste. 
  • Dans l’Arctique norvégien et russe, c’est le mode de vie traditionnel et les moyens de subsistance (pêche, chasse, …) des populations autochtones qui sont directement menacés par le développement des exploitations gazières. 

Plus près de chez nous, les Pays-Bas, producteurs historiques de gaz pour notre pays (qui ont cessé officiellement d’extraire du gaz depuis octobre 2023), souffrent toujours de tremblements de terre directement imputables à l’exploitation du gaz. Des milliers de maisons et des villages entiers en subissent encore les dramatiques conséquences.

Pour mettre fin à ces graves violations des droits humains, Greenpeace exige l’implémentation ambitieuse d’une directive européenne de “devoir de vigilance”. Sa mise en œuvre forcerait les entreprises à enquêter et à remédier aux violations des droits humains perpétrées dans le cadre de leurs activités et de leur chaîne d’approvisionnement. 

“Le marché européen du gaz souffre d’un grave manque de transparence”, explique Mathieu Soete, chargé de campagne pour la transition énergétique chez Greenpeace Belgique. “Cette opacité permet aux fournisseurs et aux gestionnaires gaziers tel que Fluxys en Belgique de faire oublier l’origine du gaz aux consommateur·rices. Or, ce marché, qui se développe encore aujourd’hui en Europe à travers de nouveaux projets de terminaux gaziers, surfant sur le choc généré par la guerre en Ukraine et la crise énergétique, a des conséquences humaines et environnementales terribles aux endroits où le gaz est extrait.”

Note

[1] Les données utilisées par Greenpeace n’ont pas seulement porté sur les importations directes de ces pays, mais aussi sur les importations indirectes transitant par la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas.