Des activistes de Greenpeace ont installé des panneaux solaires sur le Parlement européen à Bruxelles le jour même où le débat européen sur les énergies renouvelables entre dans une phase cruciale.

Le Parlement accueille l’avant-dernier tour des négociations de la directive de l’Union européenne sur les énergies renouvelables. L’issue des négociations déterminera le rôle des énergies renouvelables dans le système énergétique européen jusqu’en 2030 et au-delà, ainsi que le potentiel des Européens à générer, consommer, partager et vendre de l’électricité.

Le groupe composé de 20 activistes et grimpeurs venant de 5 pays a également déployé une bannière devant le centre d’information du Parlement européen et a placé un soleil géant indiquant : « Our sun. Our power. Our future. » La bannière et le soleil étaient recouverts de centaines de selfies envoyés par des citoyens de toute l’Europe, appelant l’Union européenne à amorcer une transition rapide des combustibles fossiles et de l’énergie nucléaire vers des énergies renouvelables aux mains des citoyens.

Les activistes ont utilisé l’électricité générée par les panneaux solaires installés sur le toit du Parlement pour fabriquer et distribuer gratuitement des crèmes glacées véganes.

Au même moment, en Espagne, des activistes ont installé des panneaux solaires sur le ministère de l’Économie à Madrid, exigeant que le gouvernement espagnol cesse de pénaliser les personnes qui produisent leur propre énergie.

Ansgar Kiene, Conseiller de Greenpeace EU pour la politique énergétique, a déclaré : « Le soleil et le vent appartiennent à tout le monde, mais nos gouvernements veulent décourager les citoyens de placer des panneaux solaires sur leur toit ou de rejoindre des coopératives éoliennes. Et pendant ce temps, ils continuent à financer les centrales au charbon, au gaz et nucléaires, remplissant les poches de quelques géants du secteur. Le Parlement européen doit rester ferme dans son soutien à un futur plus sûr, plus sain et plus démocratique. Le temps des monopoles énergétiques est révolu. Voici venu le temps de la démocratie énergétique. »

Le Parlement européen doit défendre le droit des particuliers, des coopératives et des villes de produire et de vendre leur propre électricité renouvelable, sans tarifs prohibitifs ni formalités excessives. Pour cela, il devrait entrer en conflit avec les gouvernements européens représentés par la Bulgarie – qui occupe la présidence de l’UE.

Par exemple, le Parlement voudrait mettre fin aux mesures comme la « taxe solaire » espagnole qui impose des droits élevés pour toute personne qui place des panneaux solaires sur le toit de sa maison et utilise l’électricité produite pour ses propres besoins. Les gouvernements pourraient également tenter de compliquer la vie des locataires habitant dans des immeubles à appartements en obligeant ceux qui injecteraient de l’électricité sur le réseau, même en quantité minime, à se conformer aux mêmes obligations que les grandes entreprises du secteur.

Le Parlement est également en désaccord avec les gouvernements sur la part minimale de l’électricité renouvelable en 2030. La plupart des gouvernements sont favorables à un objectif de 27 %, mais certains pays, comme la Suède, soutiennent un objectif de 35 % minimum, alors que d’autres affirment qu’ils ne pourront dépasser 30 % [1]. Le Parlement est en faveur d’un objectif minimum de 35 %. Une part plus élevée de renouvelables dans le mix énergétique améliorerait la qualité de l’air [2] et réduirait les émissions de carbone. De plus, pour respecter nos engagements de Paris, nous devons atteindre un minimum de 45 % d’électricité renouvelable d’ici 2030.

Un rapport de 2016 commandité par Greenpeace et d’autres associations a montré qu’avec un soutien adéquat, près de la moitié de tous les Européens pourraient produire leur propre électricité renouvelable d’ici 2050, ce qui permettrait de satisfaire pratiquement à la moitié de la demande en électricité au sein de l’UE. Des entreprises énergétiques pourraient produire le solde de l’électricité renouvelable dont l’Europe a besoin.

La négociation finale entre le Parlement européen, les gouvernements de l’UE et la Commission européenne aura lieu le 29 mai.

Les premières photos en haute résolution sont disponibles ici. D’autres photos et vidéos suivront sous peu.

Notes:

[1] La France, le Portugal, l’Autriche, le Danemark, le Luxembourg et la Lituanie ont signalé qu’ils pouvaient soutenir un objectif européen d’énergie renouvelable supérieur à 30 % en 2030.

[2] La Commission européenne devrait assigner aujourd’hui plusieurs gouvernements européens devant la Cour de justice européenne pour violation des limites de l’UE en matière de pollution de l’air.

Contact:

Thomas Leroy, attaché de presse de Greenpeace, 0496/26.31.91