Greenpeace salue le vote intervenu cet après-midi au Parlement de Wallonie qui a formellement affiché son opposition au traité entre l’UE et le MERCOSUR, le marché commun du Sud.

“En disant “Non” à l’accord convenu entre l’UE et les pays du Mercosur, le Parlement wallon pose un geste fort. Il soutient ainsi les producteurs belges et montre l’exemple à suivre pour lutter contre des accords qui favorisent l’agro-industrie et sont néfastes pour l’environnement. Nous n’avons pas besoin de plus de viande venue d’Amérique du Sud, mais bien d’une viande de haute qualité produite en plus petite quantité” déclare Sébastien Snoeck, expert Agriculture durable chez Greenpeace Belgique. 

Greenpeace salue les préoccupations des députés wallons portant sur le respect de l’accord de Paris sur le climat, la biodiversité, la lutte contre la déforestation, les droits des peuples autochtones et  les défenseurs de l’environnement. Il rejoint ainsi le Parlement autrichien qui a déjà demandé au gouvernement de ne pas soutenir l’accord au Conseil de l’UE.

Mercosur, un accord commercial non acceptable !

Le Mercosur  – qui regroupe plusieurs pays de l’Amérique du Sud – est en effet problématique sur de nombreux points (1), car :

  • Les petits agriculteurs des deux régions en pâtiront, car l’accord favorise l’agro-industrie. Les importations supplémentaires de boeuf et de volaille mettront encore un peu plus la pression sur les éleveurs belges et européens, qui font déjà face à de grosses difficultés financières et qui ont déjà des problèmes pour écouler leur viande. Tous les syndicats agricoles belges sont d’accord pour dire que le secteur est en péril et se sont exprimés contre l’accord. Ils doivent être soutenus via la politique agricole commune pour évoluer vers des pratiques écologiques et des produits à haute valeur ajoutée. Nous n’avons pas besoin de plus de viande, mais d’une viande de haute qualité en plus petite quantité.
  • Il n’existe actuellement aucune garantie que les produits issus du Mercosur (viande, soja, éthanol) ne sont pas liés à la destruction des forêts  et à la violation des droits des peuples autochtones et des communautés locales. Greenpeace demande à l’UE d’adopter une nouvelle législation qui oblige les entreprises à prévenir et atténuer les risques et impacts environnementaux, sociaux et liés aux droits de l’homme (2). 
  • En augmentant les importations prévues par le MERCOSUR, les émissions de CO2 augmenteront elles-aussi suite aux nombreux échanges bilatéraux qui en découlent. Les huit produits agricoles de base généralement importés (sucre, poulet,…) feraient augmenter d’un tiers les émissions de CO2 (3).

Selon Greenpeace, l’accord passé avec l’UE n’est pas acceptable et ce malgré des modifications mineures, même si elles sont les bienvenues. Un nouveau mandat doit être donné de manière transparente, afin de s’assurer que l’accord commercial respecte des objectifs sociaux et environnementaux. Il doit être négocié et approuvé de manière transparente et démocratique.

(1) https://www.greenpeace.org/eu-unit/issues/democracy-europe/2122/eu-mercosur-environmental-destruction/ Voir les 10 principes de Greenpeace sur le commerce durable: https://trade-leaks.org/principles-for-sustainable-trade/

(2) https://www.fern.org/news-resources/protecting-forests-natural-ecosystems-and-human-rights-a-case-for-eu-action-2046/

(3) https://www.grain.org/en/article/6355-eu-mercosur-trade-deal-will-intensify-the-climate-crisis-from-agriculture et https://power-shift.de/analysis-of-the-agreement-between-the-european-union-and-the-mercosur/

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