L’élevage belge est fortement dépendant du soja importé, souvent avec un impact climatique et environnemental majeur. Les agriculteurs qui veulent cultiver leur propre fourrage et accroître leur autonomie fourragère n’ont pas toujours assez de terres pour cela. Afin de les soutenir, Greenpeace organise cet automne un crowdfunding avec Terre-en-vue et De Landgenoten.

« Nous voulons tous des aliments durables, savoureux et locaux dans nos assiettes. A l’avenir aussi », déclare Matteo De Vos, expert en élevage et agriculture écologiques chez Greenpeace Belgique. « Cela n’est possible qu’avec une agriculture moins intensive, avec un sol mieux protégé contre l’érosion et capable de stocker plus de carbone. Bref, avec une agriculture adaptée à la nature et à notre climat. »

Mais les agriculteurs qui veulent s’engager dans cette voie, en visant notamment une autonomie fourragère, sont très vite confrontés au prix extrêmement élevé des terres agricoles en Belgique. Les prix augmentent en raison de la spéculation foncière et de la concentration des terres dans les mains de très grosses exploitations (1). Afin de les soutenir et d’attirer l’attention sur ce problème, Greenpeace organise un crowdfunding pour Joël Lambert de la Ferme Sainte Barbe à Orp-le-Grand et pour Peter De Cock et Joke De Rocker de Scheldewindeke, agriculteurs biologiques.

 

Joël Lambert est un pionnier de l’agriculture biologique dans le Brabant wallon. Sa ferme mixte est presque entièrement autosuffisante en alimentation animale, et il veut que cela reste ainsi. Par exemple, Joël expérimente la culture du lupin, une culture qui peut remplacer le soja. Aujourd’hui, sa ferme est autonome à 95 %.

« Une ferme saine possède des animaux pour la production de fumier, qui est ensuite répandu sur les champs. Mais ces animaux mangent aussi les restes des fruits et légumes. Ce cycle est très important pour moi”, explique Joël.

Peter et Joke gèrent Klavertroef, une ferme biologique de 300 chèvres à Scheldewindeke. « Nous souhaitons bénéficier d’un terrain plus grand, pour le bien-être et la santé des animaux. Nous aimerions donner encore plus d’espace à nos chèvres pour paître. Par ailleurs, à l’avenir, nous aimerions cultiver nos propres aliments pour le bétail. Avec les prix élevés des terres agricoles, nous faisons face à un grand défi, mais ce crowdfunding nous rapproche un peu de notre rêve. »

Après le succès du précédent crowdfunding pour des agriculteurs biologiques, Greenpeace collabore à nouveau avec Terre-en-vue et De Landgenoten, deux organisations qui aident les agriculteurs biologiques à accéder à des terres agricoles. L’objectif est de récolter au moins 40.000 euros en un mois. L’argent contribuera à l’achat d’un hectare de terre supplémentaire pour Klavertroef et de 4 hectares pour la ferme Sainte Barbe.

Contact :

Service de presse de Greenpeace Belgique: +32 496 26 31 91

David Dupuis de Terre-en-vue: +32 491 39 85 86

Adje Van Oekelen de De Landgenoten: +32 485 07 44 31

Notes :

[1] Au premier semestre 2019, le prix moyen des terres agricoles chez nous s’élevait à 44.696 euros par hectare. Source : Fédération des notaires (Fednot).

Selon Joël Lambert, le prix des terres agricoles dans le Brabant wallon monte jusqu’à 65.000, voire 70.000, euros par hectare. Le prix demandé pour un hectare à Scheldewindeke est de 100.000 euros. Compte tenu de l’augmentation du prix des terres, la terre est devenue un bien spéculatif, et le prix n’est plus proportionnel à ce qu’un agriculteur peut en tirer.

[2] En 2016, Greenpeace a organisé un crowdfunding avec Brecht Goussey de Enterra (devenu entre-temps BoerEnCompagnie) à Heverlee, et la famille Jacquemart de la Ferme de la Sarthe près de Namur. 42.110 euros avaient été collectés.

Que font De Landgenoten et Terre-en-vue ?

De Landgenoten et Terre-en-vue recherchent, avec les candidats agriculteurs, des personnes, des organisations et des entreprises qui souhaitent investir dans des terres nourricières via l’achat de parts ou des dons. Une fois la somme suffisante récoltée et la terre acquise, la parcelle est mise à disposition de l’agriculteur pour la durée de sa carrière.  Après cela, la terre est transmise à un autre agriculteur biologique. Cela présente des avantages évidents. Sur toutes les terres appartenant à De Landgenoten et Terre-en-vue, l’agriculture biologique est pratiquée, avec une attention particulière accordée à la biodiversité. C’est donc une façon de protéger le sol à long terme. L’agriculteur et ses clients locaux sont partisans d’une production alimentaire locale. Enfin, moins de spéculation sur les terres agricoles signifie aussi moins de spéculation sur l’alimentation.

Que fait Greenpeace ?

Greenpeace milite pour une agriculture et un élevage écologiques. La manière dont nous produisons nos aliments aujourd’hui a un impact énorme sur le climat, l’environnement et la biodiversité. Heureusement, il y a déjà beaucoup d’agriculteurs qui cultivent avec la nature. Ils méritent notre soutien, également dans le cadre de la politique agricole (européenne).