Les villes européennes sont bien mieux reliées entre elles par voie aérienne que par le rail. Cela ressort d’une nouvelle étude menée par Greenpeace Central and Eastern Europe. Cette situation incite les gens à choisir l’avion plutôt que le train, malgré les effets néfastes de l’avion sur le climat. Et la Belgique s’en sort mal : des trains directs ne relient Bruxelles qu’à 11 des 44 autres villes étudiées, alors que 41 villes peuvent être atteintes depuis notre capitale par un vol direct.

Dans son rapport Connection Failed’, Greenpeace a analysé 990 itinéraires, entre 45 grandes villes européennes. [1] Seulement 12 % d’entre eux sont desservis par des trains directs, alors que 69 % sont desservis par des vols directs. Il y a presque six fois plus de vols directs que de liaisons ferroviaires directes entre les grandes villes d’Europe. Pourtant, le nombre de trains directs en EuropeTroT pourrait être triplé pour atteindre 305 liaisons. Seules 114 liaisons ferroviaires qui pourraient facilement être desservies par un train direct sont actuellement utilisées. [2]

« Pendant des années, l’Europe a déroulé le tapis rouge au secteur aérien et l’a couvert d’avantages fiscaux, alors que les trains et les infrastructures ferroviaires n’ont cessé de se dégrader” regrette Herwig Schuster, chargé de campagne pour les transports chez Greenpeace Central and Eastern Europe. “Les gouvernements européens et l’UE doivent corriger ce déséquilibre historique en améliorant la connectivité et le confort des trains. Ils doivent mettre fin aux avantages injustes du secteur aérien. Les Européen⸱nes méritent d’avoir accès à des transports publics efficaces, confortables et abordables, qui sont bons pour eux et bons pour la planète ».

Depuis Bruxelles

Sur les 44 autres villes étudiées, 41 villes sont accessibles par avion depuis Bruxelles via des vols directs. Seules le Luxembourg, Cologne – toutes deux trop proches – et Kiev ne le sont pas. Le contraste avec le chemin de fer est saisissant. A peine 11 villes sont connectées à Bruxelles par une ligne de train directe. L’analyse de Greenpeace montre qu’en utilisant les infrastructures ferroviaires existantes, 17 villes supplémentaires pourraient être directement depuis Bruxelles en train.

Destination possibles depuis Bruxelles par trains directs de jourAmsterdam, Cologne, Londres, Luxembourg, Lyon, Marseille, Paris  
Destination possibles depuis Bruxelles par trains directs de nuitBerlin, Munich, Pragues, Vienne
Liaisons ferroviaires directes potentielles en moins de 12 heures Barcelone, Birmingham, Bratislava, Copenhague, Édimbourg, Hambourg, Madrid, Milan, Zurich
Liaisons ferroviaires directes potentielles entre 12 et 18 heures Boedapest, Ljubljana, Naples, Rome, Stockholm, Valence, Varsovie, Zagreb

Tableau 1: Analyse des destinations depuis Bruxelles 

Pour Greenpeace, le futur gouvernement fédéral belge devra travailler à augmenter le nombre de liaisons ferroviaires directes et améliorer la coopération internationale en la matière. En outre, les frais que les opérateurs des trains doivent payer à l’opérateur ferroviaire doivent être encore réduits et les subventions de soutien aux opérateurs de trains de nuit doivent être maintenues. Les subventions du secteur aérien – qui pourraient coûter à notre pays jusqu’à 950 millions d’euros en 2025 – doivent être supprimées. Enfin, les droits des passager⸱ères des trains doivent être renforcés, avec une système de réservation uniformisé au niveau européen et une garantie d’accès à des correspondances. 

Notes


Lien vers le rapport  “Connection Failed.

[1] L’analyse porte sur les 27 pays de l’UE (à l’exception de l’Irlande, de Chypre et de Malte), le Royaume-Uni, la Norvège, la Suisse, l’Ukraine, la Moldavie, la Serbie, la Bosnie, le Monténégro, la Macédoine du Nord, le Kosovo, l’Albanie et la Turquie (Istanbul uniquement). Les 45 villes sont les capitales de chaque pays, à l’exception de Zurich pour la Suisse, et de toutes les autres villes de plus d’un million d’habitants, ainsi que les deuxième et troisième plus grandes villes des cinq pays les plus peuplés.

[2] Les nouvelles liaisons ferroviaires directes potentielles ne dépassent pas 18 heures, soit la durée maximale actuelle d’un voyage en train de nuit en Europe. Le calcul a été effectué principalement en additionnant les temps de parcours actuels des trains sur les différentes sections de l’itinéraire et en ajoutant les temps de parcours historiques là où il n’y a actuellement pas de trafic de passagers mais un trafic de fret actif.