Le sommet sur l’énergie nucléaire, co-organisé par le Premier ministre belge Alexander De Croo et l’Agence internationale de l’énergie atomique, se tient en ce moment à Bruxelles. Des activistes, représentant une quarantaine d’organisations du monde entier, protestent actuellement contre cette réunion déconnectée de la réalité, qui cherche à perpétuer le mythe d’une énergie omnipotente qui pourrait prétendument sauver le climat. Des activistes de Greenpeace France ont également bloqué l’ouverture du sommet en bloquant plusieurs accès au bâtiment.

© Eric De Mildt / Greenpeace

© Eric De Mildt / Greenpeace

Des photos et vidéos de la mobilisation et de l’action sont à retrouver ici.

“Le nucléaire est un conte de fée illusoire”

Dangereux, trop lent et trop coûteux à déployer, générateur de déchets radioactifs, « le nouveau nucléaire », qu’il s’agisse de grands réacteurs ou de petits réacteurs modulaires SMR, qui sont notamment pronés par le gouvernement belge, est le plus mauvais choix possible pour un avenir décarboné. C’est le message que sont venus porter des activistes venus du monde entier, brandissant des pancartes, banderoles et autres accessoires mettant en scène un « conte de fée ». 

En parallèle, des activistes de Greenpeace France ont bloqué l’ouverture du Sommet en bloquant plusieurs accès au bâtiment. D’autres ont grimpé sur une galerie du bâtiment avec une bannière « nuclear fairy tale ». 

« Il est impossible de prendre au sérieux les responsables politiques quand ils parlent de tripler la capacité nucléaire mondiale d’ici à 2050 »rappelle Jan Vande Putte, chargé de campagne pour Greenpeace Belgique. « Dans les contes pour enfants, il existe peut-être des créatures capables de se transformer en licorne, mais prétendre que l’industrie nucléaire peut parvenir à enrayer le réchauffement climatique ne fera que retarder l’ensemble de la transition énergétique. Pourquoi perdre autant de temps et d’argent dans un nucléaire fantasmé alors que les gouvernements peuvent atteindre leurs objectifs climatiques et énergétiques grâce aux économies d’énergie et aux renouvelables ? »

Pour Greenpeace, cette réunion entre gouvernements et industriels est une manœuvre des lobbies nucléaires qui détourne l’attention d’une action climatique rapide et efficace. L’Alliance nucléaire freine la transition énergétique européenne depuis des mois, et ce sommet s’inscrit dans une tentative de sauvetage d’une industrie beaucoup trop lente et onéreuse. 

« Nous assistons à un véritable hold-up climatique », poursuit Jan Vande Putte. « Ces investissements devraient servir à mettre en place des mesures concrètes pour endiguer le dérèglement climatique de toute urgence. Les chefs d’Etat présents soutiennent au contraire une filière en déperdition, inadaptée à l’urgence climatique, dangereuse et productrice de déchets éternels alors que le GIEC nous répète que chaque dixième de degré compte pour réduire nos émissions de gaz à effets de serre. »

L’illusion nucléaire ne résiste cependant pas à la réalité des chiffres : pour tripler les capacités nucléaires mondiales, il faudrait mettre en service plus de 70 grands réacteurs par an, année après année, entre 2040 et 2050. Or, seulement 21 réacteurs ont été mis en service dans le monde au cours des trois dernières années. En outre, le coût des nouveaux réacteurs nucléaires ne cesse de grimper et est quasiment quatre fois plus élevé que celui de l’énergie éolienne. « Cette solution est tout simplement irréaliste, sauf dans un conte de fée », conclut Jan Vande Putte.

Pour dénoncer ces fantasmes pro-nucléaires, plus de 600 organisations internationales ont signé une déclaration, publiée aujourd’hui, demandant à investir ces milliards d’euros dans une énergie sûre, respectueuse de l’environnement et abordable pour toutes et tous. 

En collaboration avec Bond Beter Leefmilieu, Greenpeace organise également aujourd’hui un sommet alternatif sur les raisons pour lesquelles l’énergie nucléaire ne sauvera pas le climat, avec la ministre de l’énergie Tinne Van der Straeten comme oratrice principale.

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Service presse de Greenpeace Belgique : 0496 26 31 91 – [email protected]