Aujourd’hui, 14 activistes sont jugé·es à Bruges pour leur participation à une action non-violente de Greenpeace Belgique au terminal gazier Fluxys de Zeebrugge. Des membres de (entre autres) Greenpeace, ABVV, Amnesty International, Oxfam, Extinction Rebellion, Grootouders voor het Klimaat, Ineos Will Fall, se sont rassemblés devant le tribunal pour protester contre ce procès destiné à intimider les activistes climatiques. Parallèlement, des actions sont menées à Bruxelles contre un projet de loi du ministre de la Justice Van Quickenborne visant à limiter les manifestations. 

© Greenpeace – Eric de Mildt

Ce procès a pour but d’intimider, de décourager l’activisme climatique et de restreindre la liberté d’expression » explique Valerie Del Re, directrice de Greenpeace Belgique. “Les activistes qui vont comparaître ont été arrêté·es au terme d’une action non-violente, durant laquelle aucun dégât n’a été commis et où nous étions en dialogue avec les forces de l’ordre. Ces personnes ont été enfermées 48h, soit la durée maximale autorisée pour ce type d’arrestation. Nous sommes choqués par cette réaction des autorités.”

Action contre les nouveaux projets fossiles de Fluxys

L’action de Greenpeace Belgique visait à dénoncer la récente explosion du commerce de GNL (gaz naturel liquéfié) entre les Etats-Unis et l’Europe. Rapport à l’appui, Greenpeace a démontré la façon dont le lobby gazier européen a profité du choc créé par la guerre en Ukraine pour pousser de nombreux nouveaux projets et infrastructures destinées à exploiter du gaz de schiste américain et l’acheminer en Europe. [1] Si ces projets sont menés à leur terme, ils affecteront directement les droits humains de nombreuses communautés aux Etats-Unis et aggraveront la crise climatique. 

“La désobéissance civile non-violente employée lors de nos actions constitue une résistance légitime face à une menace qui pèse sur toute l’humanité” poursuit Valerie del Re. “La crise climatique fait déjà de très nombreuses victimes. Les Etats et les entreprises qui renforcent ce phénomène doivent être dénoncés. Les vrais criminels ne sont pas les activistes pacifiques qui seront face au tribunal ce 7 juin, mais ceux qui s’obstinent à nier le consensus scientifique sur la sortie indispensable des énergies fossiles”. 

Un projet de loi pour museler les manifestations

Aujourd’hui, le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne devrait présenter son projet de loi visant à rendre la justice « plus humaine, plus rapide et plus ferme » au sein de la commission de la justice de la Chambre. Ce projet de loi contient une interdiction judiciaire des manifestations, qui est définie de manière très large. Les organisations craignent que cela permette de cibler toute personne qui entreprend une action de protestation.

Avec les syndicats et d’autres organisations de la société civile, Greenpeace demande donc le retrait de ce projet de loi. Greenpeace participe également à une manifestation aujourd’hui devant le cabinet du ministre Van Quickenborne à Bruxelles.

Notes

[1] Greenpeace International, “Who Profits From War. How gas corporations capitalise on war in Ukraine” – Executive Summary en français.