Ce matin, 10 grimpeur·euses et 12 kayakistes de Greenpeace Belgique occupent le terminal gazier de Fluxys à Zeebrugge. Greenpeace dénonce, rapport à l’appui, le rôle de Fluxys, parmi les opérateurs gaziers européens, dans le récent développement spectaculaire des importations du GNL américain en Europe, au détriment de nos objectifs climatiques et des droits humains. [1] L’organisation internationale demande l’abandon de toute nouvelle infrastructure gazière et la planification d’une sortie européenne du gaz d’ici 2035.

Les photos et vidéos de l’action seront à retrouver ici.

Ce matin, 5 zodiacs de Greenpeace sont entrés sur le site de Fluxys à Zeebrugge. Les grimpeur·euses sont ensuite monté·es sur les quais destinés à charger, décharger et transborder les immenses navires transportant du GNL (gaz naturel liquéfié). Les activistes ont déployé une grande bannière (4mx5m) avec le message “Gas kills, Fluxys guilty” (‘Le gaz tue, Fluxys coupable’). Des kayaks occupent également le terminal. 

“Nous sommes ici aujourd’hui pour exiger de Fluxys et de nos autorités qu’ils abandonnent les nouveaux projets gaziers et qu’ils sortent définitivement du gaz d’ici à 2035”, déclare Mathieu Soete, expert énergie chez Greenpeace Belgique. “Les industries gazières américaine et européenne ont réussi à présenter les importations de GNL comme la réponse principale à l’arrêt des gazoducs russes. Sous la pression d’entreprises comme Fluxys, de nombreux projets et terminaux gaziers sont en train de voir le jour ici et de l’autre côté de l’Atlantique. Cela menace des communautés entières et a des conséquences environnementales et climatiques désastreuses.”

Comme le démontre le rapport de Greenpeace International “Who Profits From War”, en 2022, les importations européennes de GNL américain ont augmenté de 140 %. De plus, les États-Unis et l’Union européenne prévoient de doubler leur capacité d’exportation et d’importation de GNL. A l’heure actuelle, 8 terminaux de GNL sont en cours de construction dans l’UE et des projets visant à en construire 38 autres sont sur la table. Si tous ces terminaux voient le jour, ils seraient responsables de l’émission de 950 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an, ce qui équivaut à près d’un tiers des émissions de l’Union Européenne en 2019. 

Nos autorités doivent refuser au lobby gazier d’influencer notre politique énergétique”, conclut Mathieu Soete. “Nous ne pouvons pas aujourd’hui nous enfermer dans une logique de dépendance au gaz, ni russe ni américain. Nos responsables politiques doivent tout mettre en œuvre pour une transition énergétique qui soit juste et basée sur la gestion de la demande et les énergies renouvelables.”

Notes

[1] Greenpeace International, “Who Profits From War. How gas corporations capitalise on war in Ukraine” – Executive Summary en français.