Le GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publie aujourd’hui son ‘rapport de synthèse AR6’. Il rassemble les conclusions des six rapports précédents, depuis 2018. Cette synthèse donne un aperçu de la compréhension scientifique actuelle de la crise climatique. Le verdict est très dur : la situation est encore plus grave qu’on ne le pensait auparavant. Mais le rapport donne aussi de l’espoir : des solutions existent, même si elles nécessitent d’urgence du courage et de la détermination de la part des responsables politiques.

“Les nouvelles ne sont pas bonnes, très loin de là” explique Carine Thibaut, porte-parole de Greenpeace Belgique. “Les risques et les menaces pour l’humanité sont énormes. Mais les opportunités et la dynamique de changement le sont tout autant. Le défi consiste maintenant à se lever en tant que société, à passer à l’échelle supérieure et à faire preuve de courage et d’audace. Nous disposons de toutes les solutions nécessaires pour réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre au cours de cette décennie. Mais nous n’y parviendrons que si les responsables politiques osent sortir des sentiers battus. La nature doit être protégée, et nous devons redoubler d’efforts pour mettre fin à notre dépendance aux énergies fossiles et mener une transition juste vers un système énergétique reposant sur le 100% renouvelable. Il s’agit sans aucun doute d’un défi majeur, d’une transformation en profondeur et sans précédent de notre société.”

Une crise climatique marquée par l’injustice

Le rapport souligne également l’injustice avec laquelle la crise climatique frappe déjà aujourd’hui : ceux qui en sont le moins responsables au niveau mondial en subissent le plus durement les conséquences. Greenpeace appelle les gouvernements à faire payer les pollueurs pour les dommages causés aux pays et aux communautés les moins responsables de la crise climatique. Une taxe sur les méga-profits du pétrole et du gaz pour aider les populations à se remettre des pertes et des dommages causés par la crise climatique constituerait un bon premier pas.

« Les multinationales de l’industrie des énergies fossiles devraient arrêter de forer et commencer à payer” poursuit Carine Thibaut. “Les politiques et les entreprises du monde entier doivent aujourd’hui choisir entre deux voies possibles : soit prendre en main la crise climatique pour les générations actuelles et futures, soit assumer la responsabilité de léguer un héritage désastreux à nos enfants et petits-enfants. »

Le nouveau plan climat belge attendu

En juin prochain, la Belgique doit déposer à la commission européenne son nouveau plan national énergie climat, en phase avec les nouveaux objectifs européens qui prévoient une réduction de 55% des gaz à effet de serre d’ici à 2030. La Belgique s’est vue attribuer par l’Europe une réduction de – 47% des émissions comme objectif. Mais depuis, les négociations patinent. La Flandre, qui représente pourtant 70% des émissions de gaz à effet de serre en Belgique, renâcle à revoir à la hausse ses objectifs. 

“Nouveau signal d’alarme extrêmement grave, le rapport du GIEC nous implore de sortir de cette impasse” conclut Carine Thibaut. “Les pays riches comme la Belgique, et des régions comme la Flandre, ont une très grande responsabilité, en tant qu’émetteurs historiques. Ils doivent limiter de manière drastique leurs émissions de gaz à effet de serre. À nos responsables politiques de faire de cette lutte contre la crise climatique un projet positif et fédérateur, et d’investir dans des solutions collectives qui incluent tout le monde dans cette transition. En réduisant maintenant nos émissions de gaz à effet de serre, nous serons en mesure de limiter le dérèglement climatique à 1,5 degré et d’éviter des millions de victimes.”

Retrouvez l’analyse indépendante de Greenpeace sur les rapports des groupes de travail AR6 du GIEC :