Le vote de ce matin au sein de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE) du Parlement européen au sujet du fonctionnement du marché du gaz et des réseaux place le contrôle de notre avenir énergétique entre les mains des compagnies gazières, avertit Greenpeace. « C’est comme si les députés européens laissaient les braconniers écrire les règles de la chasse », estime Silvia Pastorelli, experte du climat et de l’énergie chez Greenpeace European Unit. « Ces grands pollueurs ont déjà la mainmise sur tout le processus qui entoure le gaz fossile, et se verront offrir ce contrôle pour l’hydrogène aussi. »

« Nous avons assisté à une ruée vers le GNL (gaz naturel liquéfié) l’année dernière, avec notamment une offre record à Zeebrugge, et d’autres nouveaux terminaux de GNL sont en cours de construction”, poursuit Mathieu Soete, expert en énergie chez Greenpeace Belgique. “Sans un plan d’élimination progressive du gaz, nous risquons donc d’être coincés avec ce combustible fossile pour les décennies à venir. Pour nous, la Belgique et l’Europe doivent se libérer complètement du gaz fossile d’ici 2035. Pour ce faire, un agenda de sortie doit être construit, avec un solide volet social. Les investissements dans les rénovations et les énergies renouvelables doivent être accélérés. »

« La Belgique travaille également à l’élaboration d’une loi sur l’hydrogène, et le contrôle du réseau semble devoir être confié à Fluxys. Cette société, qui contrôle déjà l’approvisionnement et le transport du gaz naturel, a un intérêt direct à pousser le plus haut possible les ambitions pour le marché de l’hydrogène. Y compris pour des applications telles que le chauffage et le transport routier dont les experts s’accordent à dire qu’elles ne sont pas efficaces. Nous devons donc également veiller en Belgique à ne pas remettre notre avenir énergétique entre les mains du lobby du gaz. »