La Chambre a adopté hier la loi sur le mécanisme de rémunération de capacité (CRM). Cette loi vise à assurer la disponibilité d’une puissance électrique suffisante dans les années à venir. Pour Greenpeace, il s’agit d’un mal nécessaire. Toutefois, les prochains gouvernements devront faire tout ce qui est en leur pouvoir pour rendre ce mécanisme superflu.

Greenpeace espère que le mécanisme n’aura jamais à être activé. En effet, si les politiques adéquates sont mises en œuvre rapidement et efficacement, nous pouvons encore nous passer de nouvelles centrales au gaz.

« C’est parce que la ministre Marghem patauge depuis des années que le Parlement a dû approuver d’urgence dans ses derniers jours de travail une loi imparfaite mais nécessaire », explique Jan Vande Putte, expert en énergie chez Greenpeace Belgique. « Après les élections, une énorme responsabilité reposera sur les épaules des nouveaux gouvernements fédéral et régionaux pour accélérer le développement de technologies innovantes. S’ils ne le font pas, nous risquons de nous retrouver en 2021 avec de nouvelles centrales au gaz subventionnées qui émettront non seulement beaucoup de CO2, mais pourraient aussi coûter des milliards aux contribuables. »

Les régions doivent se concentrer sur les technologies innovantes telles que la gestion de la demande, l’efficacité énergétique et la cogénération. Le niveau fédéral doit quant à lui poursuivre sa politique de déploiement rapide de l’éolien offshore. Elia, le gestionnaire du réseau, doit en même temps mettre tout en œuvre pour que le raccordement à la terre ferme (Ventilus) soit prêt à temps.

Les centrales électriques au gaz existantes doivent rester disponibles en tant que génératrices d’urgence, non pour fonctionner pendant de nombreuses heures d’affilée, mais pour pouvoir être mobilisées lorsqu’il est nécessaire d’assurer l’approvisionnement. En fonction des alternatives qui seront déployées, les anciennes centrales à gaz pourront fermer l’une après l’autre. Une prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires anciennes et peu fiables n’est techniquement pas réaliste. Ces dernières années, elles ont suffisamment démontré qu’elles ne sont pas à même de garantir une capacité stable.

« L’abandon du nucléaire en 2025 ne signifie pas nécessairement que de nouvelles centrales au gaz seront nécessaires. Les futurs gouvernements détiennent la clé pour éviter une facture de plusieurs milliards d’euros », conclut Jan Vande Putte.