La COP27 vient d’accoucher d’un texte final à Sharm El-Sheikh, validant pour la première fois un fonds pour les pertes et des préjudices pour les pays particulièrement touchés par la crise climatique. Le texte manque en revanche totalement sa cible sur la sortie des énergies fossiles. La Belgique, elle, reste paralysée dans ses objectifs climatiques par le Nord du pays, sa région la plus riche, qui bloque sur les ambitions mais aussi sur la solidarité internationale.

Greenpeace salue une avancée majeure pour la justice climatique. « L’accord sur la création d’un fonds pour les pertes et préjudices marque une nouvelle ère pour la justice climatique” affirme Yeb Sano, chef de la délégation internationale de Greenpeace à la COP27. “Les gouvernements ont posé la pierre angulaire d’un nouveau fonds attendu depuis longtemps pour apporter un soutien vital aux pays et communautés vulnérables qui sont déjà dévastés par l’accélération de la crise climatique. Nous devons maintenant nous assurer que les pays et les entreprises les plus responsables de la crise climatique apportent la plus grande contribution. “

Bien qu’un nombre croissant de pays aient signifié lors de cette COP leur ambition d’abandonner les énergies fossiles en ajoutant ainsi le gaz et le pétrole au charbon déjà visé par Glasgow, cette volonté ne se retrouve pas dans le texte final.

“Les états pétroliers et une armée de lobbyistes des énergies fossiles étaient présents pour s’assurer que cela ne se produise pas” poursuit Yeb Sano. “C’est aberrant. Si nous n’abandonnons pas rapidement toutes les énergies fossiles, nous dépasserons le seuil critique de 1,5 degré et aucune somme d’argent ne pourra couvrir le coût des pertes et des préjudices de la crise climatique. C’est aussi simple que cela.”

La Flandre bloque les ambitions et refuse d’être solidaire

Alors que l’Europe a annoncé réhausser ses ambitions de réduction d’émissions d’ici à 2030, la Flandre bloque depuis des années tout accord intrabelge ambitieux sur le sujet. Lors de cette COP, la Flandre a également fait obstruction sur un des thèmes essentiels traités : les mécanismes de compensations des pertes et préjudices de la crise climatique pour les communautés les plus vulnérables.

 “En restant en Belgique, loin des négociations, il est facile pour Zuhal Demir d’ignorer les appels des pays les plus vulnérables” affirme Carine Thibaut, porte-parole de Greenpeace Belgique. “Ces pays ont légitimement exigé un fonds destiné à couvrir les pertes et préjudices qu’ils subissent en raison de la crise climatique, une crise dont ils ne sont pas responsables. La Flandre, riche pollueuse historique, n’assume tout simplement pas sa responsabilité et fait preuve de mauvaise volonté envers une indispensable solidarité mondiale. Le gouvernement flamand devrait avoir honte”.