Tchernobyl/Ukraine, le 18 juillet 2022 – Une équipe internationale placée sous la direction de Greenpeace Allemagne, étudie en ce moment la radioactivité aux alentours de la centrale nucléaire de Tchernobyl, à la suite de l’occupation du site par les troupes russes en mars 2022. Cette équipe va étudier la radioactivité présente dans les tranchées et abris russes abandonnés. Ce projet de recherche est mené avec l’accord du gouvernement ukrainien et en coopération avec l’Agence d’État ukrainienne pour la gestion de la zone d’exclusion (SAUEZM).

Environ 600 soldats ont été déployés sur le site lors de l’occupation de la centrale nucléaire de Tchernobyl par l’armée russe, en mars 2022. Pour la première fois depuis le début de l’invasion russe, des mesures indépendantes vont donc être effectuées et il sera possible d’évaluer l’affirmation de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) selon laquelle il y a bien eu une augmentation de la radioactivité, mais suffisamment modérée pour ne pas représenter un danger significatif pour l’environnement ou les personnes. Il se fait que le directeur adjoint de l’AIEA est Mikhail Chudakov, qui a longtemps travaillé pour l’entreprise nucléaire russe Rosatom.

“Nous voulons savoir ce qui s’est passé sur le terrain. Les informations de l’AIEA restent insuffisantes ”, déclare Jan Vande Putte, expert en nucléaire pour Greenpeace Belgique, présent à Tchernobyl. “Les autorités ukrainiennes donnent à Greenpeace Allemagne la possibilité de travailler à l’obtention d’informations indépendantes sur la sécurité radiologique dans la région. Nos recherches portent notamment sur les particules radioactives. Lorsque le réacteur de Tchernobyl a explosé, en 1986, de minuscules particules de combustible nucléaire sont retombées dans les zones touchées. Entre sept et neuf tonnes de combustible nucléaire ont été pulvérisées et rejetées dans l’atmosphère. Aujourd’hui, autour de Chornobyl, plus on creuse, plus les particules radioactives sont perturbées. En creusant ses tranchées, l’armée russe a en fait labouré un site de déchets nucléaires.”

Pendant l’occupation russe de la région, les experts de Greenpeace ont mis en garde contre le risque d’une contamination radioactive accrue. Fin avril, l’AIEA a annoncé que la situation était sûre. Néanmoins, jusqu’à présent, l’agence nucléaire bénéficie d’un mandat de l’ONU pour promouvoir la diffusion de l’énergie nucléaire, et elle est peu encline à la critiquer.

Jan Vande Putte : « Alors qu’ici à Chornobyl nous voyons si clairement les risques persistants de l’énergie nucléaire – et tandis que les Russes occupent toujours la centrale nucléaire de Zaporizja -, des négociations ont lieu en Belgique sur la poursuite de l’extension du parc nucléaire. C’est totalement irresponsable : continuer à s’accrocher à l’énergie nucléaire est diamétralement opposé au développement d’un avenir énergétique sûr et durable. »

Greenpeace Allemagne présentera les résultats de l’étude de six jours en anglais, lors d’une conférence de presse qui se tiendra à Kyiv le 20 juillet à 9 heures, heure d’été d’Europe centrale[2] . Vous pourrez suivre la conférence de presse grâce à ce lien: https://t1p.de/dzbks.

Contact (sur place) : Björn Jettka, attaché de presse, Greenpeace Allemagne : [email protected], +491718780778

Des photos sont disponibles à l’adresse https://t1p.de/8halw, et une vidéo à l’adresse https://t1p.de/d0zww.