Les 20km de Bruxelles se déroulent en ce moment dans la capitale, réunissant des dizaines de milliers de coureuses et coureurs. Greenpeace Belgique, Grands-Parents pour le Climat, Groot Ouders voor het Klimaat et Youth for Climate s’opposent vigoureusement au partenariat qui lie l’événement à TotalEnergies, une multinationale qui aggrave la crise climatique, investit toujours en Russie et menace les droits humains.

Photo Betty Matthysen- Greenpeace Belgique

Les photos de l’action sont à retrouver ici.

Des activistes de Greenpeace Belgique ont escaladé les bâtiments qui jouxtent la ligne d’arrivée des 20 km dans le Parc du Cinquantenaire, déployant deux grandes bannières de 25m de long pour dénoncer le sponsoring toxique de TotalEnergies. Les 20km reçoivent chaque année 50.000 € de TotalEnergies. En échange, la course offre une belle visibilité à la multinationale pétrolière et gazière.  

“Cet évènement est une fête populaire et sportive, qui promeut de belles valeurs sociétales. TotalEnergies s’en sert pour développer son influence, pour s’acheter une bonne image”, explique Carine Thibaut, porte-parole de Greenpeace Belgique. “Par ce genre de procédé, l’entreprise française veut faire oublier au grand public qu’elle mène sans aucun scrupule un business aussi délétère pour la planète que pour les droits humains. Nous ne l’acceptons pas.” 

Alors que tous les signaux sont au rouge, que les scientifiques nous exhortent à laisser les énergies fossiles dans le sol, TotalEnergies continue de développer de nouveaux projets pétroliers et gaziers, ce que l’Agence Internationale de l’Énergie considère comme incompatible avec l’objectif de 1,5 degré se désole Adélaïde Charlier pour Youth for Climate. “C’est le cas du projet EACOP, le plus grand oléoduc de pétrole brut chauffé au monde, qui traversera l’Ouganda et la Tanzanie. En tout, seuls 15% des investissements de l’entreprise sont alloués aux énergies renouvelables”.

Nous ne pouvons pas tolérer la présence de cette entreprise, dont l’activité menace directement notre vie, mais surtout celle de nos enfants, et de nos petits-enfants », appuie Francis Panichelli, de Grands-Parents pour le Climat. Plusieurs membres de son organisation marchent actuellement le parcours de 20km, portant sur eux de grandes pancartes informatives pour attirer l’attention du grand public.

Des jeunes membres d’un collectif citoyen sont également présents au début du parcours pour sensibiliser sportif.ves et supporters au sujet du très problématique projet EACOP de TotalEnergies. 

Toujours actif en Russie

TotalEnergies continue aujourd’hui de garder précieusement ses actifs fossiles en Russie et est aujourd’hui le dernier grand fournisseur d’énergie européen à le faire.

Se faisant, la multinationale enrichit le régime russe et prend donc le risque de financer la guerre de Poutine en Ukraine. [2] “Patrick Pouyanné, le PDG de la multinationale, a choisi de mettre le gaz russe au centre de la stratégie de TotalEnergies. Résultat, la major dépend fortement de la Russie, et préfère aujourd’hui prendre le risque de financer la guerre de Vladimir Poutine plutôt que de faire machine arrière. Pour TotalEnergies, les profits passent donc avant l’éthique”, déclare Carine Thibaut. “C’est pour cela que nous demandons à la multinationale de se retirer de Russie.”

Vers une interdiction totale de la publicité et du sponsoring fossile

“Avec nos allié.es, nous avons interpellé à plusieurs reprises l’organisation des 20km de Bruxelles, en leur demandant de mettre fin à ce partenariat” explique Carine Thibaut. “3500 citoyen.nes se sont joints à nous ces derniers jours en contactant directement les organisateurs. Nous n’avons pas eu de réponse satisfaisante de leur part à ce jour. L’argent reçu de la part de TotalEnergies pourrait pourtant être remplacé par celui d’entreprises locales et climatiquement responsables.”

Les 20km de Bruxelles ne sont évidemment pas les seuls concernés par ce type de sponsoring toxique. Greenpeace et ses alliés ont ainsi interpellé une longue liste d’organisations culturelles et sportives belges qui reçoivent de l’argent de l’industrie fossile. Parmi elles, on retrouve notamment le Concours Reine Elisabeth, les 10 Miles d’Anvers, Teach for Belgium, le Musée d’Art et d’Histoire, …

En octobre l’année dernière, Greenpeace et plus de 20 ONG ont lancé une vaste ‘initiative citoyenne européenne’ (ICE) pour demander une directive européenne qui interdise la publicité et le sponsoring fossile. Elle vise les entreprises qui exploitent les énergies fossiles mais aussi les entreprises impliquées dans les transports aériens, routiers et par voie d’eau alimentés par des énergies fossiles (constructeurs automobiles, compagnies aériennes,…).

Notes: 

[1] Lire ici le décryptage complet des annonces de TotalEnergies sur ses activités russes.