Bruxelles, 15 mars 2022 – Des militant.e.s de Greenpeace Belgique ont protesté ce matin au siège de TotalEnergies, seul géant des énergies fossiles à refuser de mettre fin à ses activités en Russie. Plus tôt dans la journée, une mise en demeure a été envoyée au siège français de TotalEnergies par Greenpeace France et les Amis de la Terre France

Greenpeace appelle les entreprises et les responsables gouvernementaux européens à cesser d’importer des combustibles fossiles de Russie, ainsi que de participer à des projets d’exploitation de pétrole et de gaz fossiles dans ce pays. Greenpeace propose également des mesures visant à accélérer la sortie des énergies fossiles. 

En mettant TotalEnergies en demeure, Greenpeace France et les Amis de la Terre demandent à TotalEnergies de mettre fin à toute relation commerciale dans le secteur du pétrole et du gaz en Russie, et cela dans les plus brefs délais, afin de ne plus contribuer aux violations des droits humains et aux crimes de guerre en Ukraine.[1]

« Les profits réalisés grâce au gaz et au pétrole constituent une manne financière gigantesque dont Poutine se sert pour faire la guerre”, explique Carine Thibaut, experte climat de Greenpeace Belgique. « Malgré ses grands discours de façade, TotalEnergies nous prouve une fois de plus qu’elle est une entreprise du passé, uniquement axée sur les profits, qui investit dans les énergies fossiles, et donc dans la guerre. C’est inacceptable.”

TotalEnergies est sous le feu des critiques depuis le début de la guerre en Ukraine parce qu’elle refuse d’arrêter ses activités sur le territoire russe, contrairement à d’autres géants pétroliers comme Shell, BP, Exxon, Equinor et ENI. 

“En plus d’être une des causes principales de la crise climatique, les énergies fossiles alimentent aussi directement des conflits sanglants”, ajoute Carine Thibaut. “C’est le cas en Ukraine. Le fait que des entreprises comme TotalEnergies continuent à entretenir de tels projets commerciaux contraste fortement avec l’image verte que l’entreprise cherche à se donner. Nous voulons le souligner avec cette action de protestation. »

La mise en demeure porte également sur l’implication répétée de TotalEnergies dans des conflits armés, notamment au Yémen, au Mozambique et au Myanmar. Les ONG doutent que les procédures internes de l’entreprise soient suffisantes pour empêcher que ces conflits ne soient alimentés par ses opérations, ses investissements et ses partenariats.

Notes : 

[1] TotalEnergies détient une participation de 19,4 % dans Novatek (le plus grand producteur de gaz russe), ainsi que des intérêts dans les projets de Novatek liés au gaz naturel liquéfié, tels que Yamal LNG, Arctic LNG 2 et Arctic Transhipment. La société a également conclu un accord de participation et de production avec Zarubezhneft (société d’État russe spécialisée dans l’exploration, le développement et l’exploitation de gisements de pétrole et de gaz en dehors du territoire russe), Equinor (qui quitte actuellement la Russie) et Nenets Oil Company pour le champ de Kharyaga. Elle détient également des parts dans le champ gazier de Termokarstovoye avec Novatek.