La Commission européenne a officiellement publié aujourd’hui sa proposition relative à la taxonomie européenne verte qui inclut le gaz fossile et l’énergie nucléaire, classées comme des énergies de “transition”. Selon Greenpeace, il s’agit d’un pur greenwashing de sources d’énergie nocives, qui met en danger les objectifs climatiques européens. 

Ce plan risque de freiner dangereusement la transition énergétique européenne en détournant des centaines de milliards d’euros de financements privés des énergies renouvelables au profit du gaz fossile ou de l’énergie nucléaire. Cela permettrait aux banques, aux fonds et aux entreprises qui investissent dans le gaz et le nucléaire de se qualifier à tort de « verts ». En tant qu’énergie fossile, le gaz accélère la crise climatique. L’énergie nucléaire quant à elle, en plus de produire des déchets radioactifs dangereux et ingérables, n’est pas non plus en mesure de répondre aux enjeux climatiques. La construction de nouveaux réacteurs est tellement lente qu’elle ne permettra jamais d’atteindre les objectifs fixés par l’UE pour 2030.

« Cette proposition va à l’encontre de ce que les scientifiques nous disent depuis des années. L’UE aime beaucoup se présenter en leader mondial sur les questions climatiques et environnementales. Mais cette proposition met à mal toutes ces belles déclarations », explique Carine Thibaut, porte-parole de Greenpeace Belgique. « L’inclusion du gaz fossile et de l’énergie nucléaire dans la taxonomie européenne est un cadeau à deux industries désespérées qui ont des amis politiques puissants. Il s’agit ni plus ni moins d’un hold up, dont le climat et l’environnement sont les grandes victimes. »

Prochaines étapes

Plusieurs gouvernements et organisations prévoiraient d’engager des actions en justice pour contester l’inclusion du gaz et de l’énergie nucléaire dans la taxonomie. Selon les juristes spécialistes de l’environnement de l’ONG ClientEarth, l’inclusion du gaz fossile dans la taxonomie est incompatible avec plusieurs lois européennes, notamment la loi européenne sur le climat de 2021

La Platform on Sustainable Finance, un organisme composé de plus de 50 expert.e.s issu.e.s du monde des affaires, des universités et de la société civile, qui conseille la Commission européenne sur son programme vert, a également été très critique à l’égard des dispositions nucléaires. L’Institutional Investors Group on Climate Change, dont les membres représentent plus de 50.000 milliards d’euros d’actifs sous gestion, a déclaré que les propositions de la Commission sur le gaz « dirigeraient les capitaux vers des activités incompatibles avec l’engagement de l’UE d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 ».

Greenpeace Belgique appelle les député·e·s belges du Parlement européen à rejeter cette proposition. Pour cela une majorité est requise, soit 353 député·e·s. 

En outre, Greenpeace demande à toutes les institutions financières de l’UE de ne pas classer les investissements dans l’énergie nucléaire et le gaz comme écologiques, et de faire preuve de transparence et d’un esprit scientifique dans leurs décisions d’investissement dans le domaine de l’énergie et du climat.