Le kern traitera aujourd’hui du rapport d’évaluation sur la sortie du nucléaire. Pour Greenpeace, Inter-Environnement Wallonie (IEW) et Bond Beter Leefmilieu (BBL), il n’y a qu’une seule issue possible : tourner la page du nucléaire, avec respect pour le personnel, et donner un coup de boost à la transition énergétique belge, en prenant la direction du 100% renouvelable. Changer de cap maintenant nous conduirait à une dangereuse phase d’incertitude et de possibles recours en justice, et menacerait la sécurité d’approvisionnement dans les années à venir.

Il s’agit de la dernière ligne droite pour la sortie du nucléaire. Le rapport du Service public fédéral Économie est clair : la sécurité d’approvisionnement est garantie à partir de 2025, même après la fermeture complète de toutes les centrales nucléaires. En outre, le coût est maîtrisé pour le citoyen et les entreprises. Rien ne s’oppose donc à la fermeture de tous les réacteurs. 

La prolongation : une voie remplie d’obstacles

Prolonger la durée de vie de deux réacteurs nucléaires serait un processus long et incertain, rempli d’obstacles notamment d’un point de vue juridique. Ainsi, le mécanisme de subventionnement des nouvelles capacités (CRM), approuvé par l’Europe, était conditionné à la sortie du nucléaire  Une prolongation impliquerait donc une nouvelle négociation avec la commission européenne longue et fastidieuse. Autre contrainte : la prolongation du nucléaire nécessiterait sans doute un soutien financier important qui devrait également être approuvé par l’Europe.

En outre, un amendement à la loi sur la sortie du nucléaire ne pourrait avoir lieu sans une large consultation publique en Belgique et à l’étranger. L’Allemagne, où le nouveau gouvernement a confirmé la sortie du nucléaire, s’opposera sans nul doute à toute extension du risque nucléaire dans un pays frontalier.

« Dans le contexte actuel, il y a peu de chance que les deux réacteurs soient opérationnels avant 2027”, explique Arnaud Collignon d’IEW. “Dès lors, une décision de prolongation prise par le Gouvernement fédéral mettrait en danger la sécurité d’approvisionnement de notre pays pendant les hivers 25/26 et 26/27. Remettre en cause la sortie du nucléaire à ce stade serait une erreur historique. »

La transition énergétique freinée par une prolongation

Créer à nouveau de l’incertitude maintenant minera la confiance des investisseurs dans des alternatives au nucléaire, comme ce fut le cas lors de la prolongation de la durée de vie des réacteurs Doel 1 et 2 en 2015. Le scénario de “sortie par le haut” est clairement de développer les alternatives au nucléaire : renouvelable, gestion de la demande, stockage, chasse aux gaspillages …

Jan Vande Putte, de Greenpeace, met en garde le gouvernement fédéral : « Une nouvelle prolongation ouvrirait la boîte de Pandore. L’énergie nucléaire en Belgique est trop peu sûre et représente un obstacle majeur à la transition vers un système d’énergie qui repose sur le renouvelable. »