Des habitants de Zwijndrecht et d’Anvers viennent officiellement de mettre en demeure leurs communes, avec le soutien de Greenpeace et de Bond Beter Leefmilieu. Ils constatent que trop peu de précautions sont prises dans le cadre des travaux d’Oosterweel. « Nous ne sommes pas opposés au chantier d’Oosterweel mais nous exigeons que des garanties suffisantes soient fournies pour notre santé. Si nos conseils communaux n’agissent pas pour protéger notre santé, alors nous sommes obligés de le faire nous-même. » 

Aujourd’hui, des riverains ont envoyé une mise en demeure aux autorités communales de Zwijndrecht et d’Anvers. Ils l’ont fait avec le soutien de Greenpeace Belgique et de Bond Beter Leefmilieu. Les citoyennes et citoyens sont préoccupés par les travaux qui débutent à Linkeroever, dans le cadre de l’important chantier d’Oosterweel. Ces travaux se déroulent sur un sol fortement pollué, ce qui présente des risques pour les habitants des environs. « Tant que des contrôles indépendants ne garantiront pas une absence de risque, nous ne serons pas rassurés », explique Mieke Windey, porte-parole du collectif citoyen ‘Grondrecht’.

Le collectif remet en question les normes utilisées dans le cadre du permis octroyé pour le chantier d’Oosterweel. « Les normes utilisées pour les travaux de terrassement ne sont plus à jour, elles sont scientifiquement dépassées. Pour que les travaux puissent être réalisés en toute sécurité, il faut s’appuyer sur les connaissances scientifiques les plus récentes en matière de pollution des sols”, poursuit Mieke Windey. “Nous ne sommes pas non plus convaincus que Lantis fasse tout ce qui est en son pouvoir pour garantir la sécurité des habitants des environs. Lantis a par exemple indiqué son intention de conditionner les sols dont le taux de contamination excédait 70 microgrammes/kg. Mais cette limite fixée à 70 microgrammes est basée sur une question de faisabilité plutôt que sur des connaissances scientifiques. Les sols qui contiennent 69 microgrammes de PFOS par kilo – une quantité pourtant très inquiétante – peuvent donc continuer à être déplacés librement sur le site. De plus, il y a peu de garanties que ce conditionnement soit une méthode durable. Nous craignons que ces sols soient à nouveau rejetés, ou que la pollution contamine les eaux souterraines. » 

Les riverains craignent en outre que la construction du raccordement d’Oosterweel puisse empêcher de trouver une solution à long terme pour la pollution. « Nous ne voulons pas que ces travaux entraînent une pollution permanente. L’entreprise 3M doit assainir notre cadre de vie mais il faut également trouver une solution à long terme pour la pollution qui se trouve actuellement dans le sol. Nous voulons avoir la certitude que le chantier d’Oosterweel soit conciliable avec un assainissement complet du site. »

Enfin, les riverains expriment leurs préoccupations face au transport et au stockage des sols fortement contaminés vers et à l’usine 3M.  « Une décharge de PFOS est en cours de construction, à proximité directe de zones résidentielles. Pour l’instant, nous ne voyons pas de garanties suffisantes par rapport aux risques pour les riverains« , indique Mieke Windey. « La collecte des sols contaminés dans les locaux du pollueur semble indiquer sa volonté de les nettoyer. Mais ensuite, le stockage doit être effectué en toute sécurité. » 

Les habitants demandent des comptes à leurs autorités locales, dans l’attente du rapport de la commission Vrancken. « Ce projet nécessite une évaluation indépendante des risques. Nous regrettons donc que la commission ne soit composée que d’experts nationaux. Nous redoutons qu’ils soient soumis à une pression politique pour ne pas mettre en péril les travaux d’Oosterweel. Nous attendons d’être sûrs de la qualité et de l’indépendance de leur investigation avant de nous réjouir”, ajoute Mieke Windey, porte-parole du collectif de citoyens Grondrecht.

Les organisations environnementales Bond Beter Leefmilieu et Greenpeace soutiennent la mise en demeure. « Nous comprenons les préoccupations du collectif citoyen. Vu la façon dont cette affaire a été gérée jusqu’ici, il y a de bonnes raisons de craindre que la santé des riverains ne soit pas correctement prise en compte dans les décisions. L’environnement et la santé doivent passer en premier. Le projet d’Oosterweel ne peut se poursuivre qu’en cas de garanties crédibles et solides« , conclut Joeri Thijs, porte-parole de Greenpeace.

Contacts presse

Mieke Windey – Collectif Grondrecht : 0478 97 70 00

Service presse de Greenpeace : 0496/26.31.91, [email protected]