Pendant l’un des premiers essais d’exploitation minière en eaux profondes, un robot-collecteur de tubercules de 25 tonnes a été coincé au fond de l’océan Pacifique. Il s’agit du Patania II de la société belge Global Sea Mineral Resources (GSR), filiale de DEME. Greenpeace appelle à l’arrêt de cette pratique menaçante pour la biodiversité, le climat et les océans.

GSR a confirmé que « la connexion entre le Patania II et le câble de communication et d’alimentation a été perdue, de sorte que le Patania II se trouve actuellement au fond de la mer », soit à plus de 4000m de profondeur.

« C’est ironique qu’une entreprise, qui veut extraire des métaux des fonds marins, les ait maintenant accidentellement déversés dans l’océan. Il s’agit d’une erreur opérationnelle massive qui devrait servir d’avertissement : l’exploitation minière en eaux profondes est beaucoup trop risquée. Perdre un robot de 25 tonnes au milieu de l’océan Pacifique devrait immédiatement faire couler avec lui toute idée d’exploitation minière en eaux profondes », a déclaré An Lambrechts, experte Océans de Greenpeace, depuis le Rainbow Warrior, dans le Pacifique,.

« L’industrie minière en eaux profondes prétend être prête à lancer l’exploitation mais les investisseurs et les gouvernements, qui l’observent aujourd’hui, ne voient qu’une tentative téméraire qui a échappé à tout contrôle. Cette industrie est trop risquée », poursuit An Lambrechts. « Nous devons mieux protéger les océans grâce à une convention mondiale qui préserverait de grandes parties des océans de toute activité industrielle. »

© Marten van Dijl / Greenpeace. D’autres photos et vidéos sont disponibles ici. Le matériel est libre d’utilisation à condition que les droits d’auteur soient correctement mentionnés.

Ce n’est pas le premier essai raté de GSR avec le Patania II. En 2019, l’entreprise avait également dû interrompre ses tests avec la même machine en raison d’un endommagement du câble de communication et d’alimentation.

La semaine dernière, des militants de Greenpeace ont peint « RISK ! » en lettres de 2 m de haut sur le flanc du navire affrété par GSR, Normand Energy, pour souligner la menace que cette exploitation fait peser sur l’océan. GSR dispose d’une zone contractuelle de 75.000 km² – 2,5 fois la superficie de notre pays – et prévoyait d’effectuer d’autres tests dans la zone contractuelle allemande. Ces tests devaient constituer une avancée majeure pour l’industrie minière en eaux profondes.

Mettre fin à l’aide belge à l’exploitation minière en eaux profondes

Cette exploitation industrielle des fonds marins est soutenue par la Belgique. Notre gouvernement sponsorise le contrat GSR. Mais, en même temps, notre pays se positionne sur la scène mondiale en tant que « Blue leader » et défenseur d’une convention mondiale sur les océans. Cette position ambiguë est intenable.

« Notre gouvernement doit vraiment commencer à se demander si la Belgique ne parie pas sur le mauvais cheval étant donné les risques évidents liés à l’exploitation minière en eaux profondes. Il est grand temps de faire un choix fort et de protéger pleinement les océans au lieu de soutenir des industries risquées », conclut An Lambrechts.

Infos : 

Des entretiens avec l’experte An Lambrechts sur le Rainbow Warrior sont possibles. Il y a un décalage horaire de 9 heures.
Des photos et des vidéos des actions de Greenpeace dans le Pacifique contre GSR sont disponibles ici.