Un vote important a eu lieu ce mardi soir au Parlement européen sur la politique agricole commune. Pour Greenpeace, le vote de la session plénière du Parlement européen condamne l’agriculture européenne.

« Les députés européens n’ont pas réussi à adapter la nouvelle politique agricole commune (PAC) des 7 prochaines années à l’énorme crise du climat et de la biodiversité à laquelle l’humanité est confrontée« , explique Matteo De Vos, expert en agriculture durable chez Greenpeace Belgique.  

Le Parlement européen a accepté un compromis entre les trois plus grands groupes politiques (démocrates-chrétiens, sociaux-démocrates et libéraux). Elle a rejeté les propositions de la commission de l’environnement du Parlement européen visant à réduire les subventions pour en faveur de l’élevage industriel ou à augmenter de manière significative la part de financement des mesures environnementales. 

« La politique agricole européenne est coincée dans une notion d’après-guerre selon laquelle nous devons produire de plus en plus à tout prix. Le Parlement européen veut maintenant nous enfermer à nouveau dans ce modèle destructeur, alors que les scientifiques avertissent que si nous voulons nous attaquer à la crise climatique et protéger la nature, nous devons changer complètement de cap« , déclare encore Matteo De Vos. « J’espère que cela ne tuera pas non plus les objectifs du Green Deal de l’UE. »  

Une étude récente de Greenpeace montre qu’en 2018, le secteur de l’élevage représentait 17 % des émissions totales de l’UE (émissions directes et indirectes additionnées). En outre, les émissions provenant de l’élevage continuent d’augmenter. En Belgique aussi, on observe une nette tendance à l’industrialisation et aux économies d’échelle dans l’agriculture.  

Tellement mécontents du projet proposé, un quart des eurodéputés votants (166) ont soutenu l’abandon de l’ensemble de la proposition pour repartir d’une page blanche. Beaucoup sont d’ailleurs allés à l’encontre des consignes de vote de leur propre parti.

Il est probable que les ministres de l’Agriculture, réunis au Luxembourg, édulcorent également les exigences de base, proposées par la Commission européenne, permettant aux agriculteurs et agricultrices de recevoir des fonds de la PAC. Ils pourraient ainsi réduire la protection des tourbières et la superficie de terres que les agriculteurs doivent dédier à la nature.

Les négociations entre la Commission européenne, le Parlement européen et les gouvernements nationaux devraient commencer prochainement sous la présidence allemande du Conseil européen et s’achever début de 2021.

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