Ces dernières semaines,  divers liens ont été faits entre le Covid-19 et la qualité de l’air. On a lu ou entendu que la pollution de l’air augmenterait les risques du coronavirus ; que les mesures prises pour lutter contre le virus participe à une amélioration phénoménale de la qualité de l’air ; ou encore que cette diminution de la pollution de l’air doit ravir les associations environnementales. Voici 5 questions-réponses pour essayer d’y voir plus clair.

Je signe la pétition pour un air sain

Est-ce que la pollution de l’air renforce le danger posé par le Covid-19 ?

5 questions à propos du Covid-19 et de la qualité de l’air

La pollution atmosphérique détériore notre santé et est à l’origine de plus de 400.000 décès prématurés par an en Europe. Elle peut par exemple renforcer les problèmes cardiaques et les problèmes respiratoires, notamment l’asthme et les allergies.

De façon générale, tout ce qui rend une population moins saine, y compris la pollution atmosphérique, est susceptible d’augmenter les risques posés par les maladies infectieuses. Il est très probable que cela soit vrai pour le Covid-19, mais il n’y a pas encore d’étude spécifique sur la relation entre le Covid-19 et l’exposition à la pollution atmosphérique. Le coronavirus est en effet un nouveau virus que les médecins et scientifiques continuent d’étudier.

La pollution de l’air a-t-elle vraiment baissé depuis le début de la crise du Covid-19 ?

Les spécialistes s’accordent à dire que la pollution de l’air a diminué suite au ralentissement des activités industrielles et à la diminution du trafic routier dans les zones confinées, comme on a pu le voir sur des images de la Nasa pour la Chine et du service européen Copernicus pour l’Italie. Le trafic motorisé ayant été fortement réduit, il est certain que cela a eu un impact positif, notamment local, sur les polluants liés au trafic comme les particules fines et certainement le dioxyde d’azote (NO2).

Cependant, les spécialistes précisent aussi que calculer l’impact précis des mesures prises dans le contexte du Covid-19 est impossible à ce stade. En effet, des facteurs comme la saison, les conditions météorologiques et la direction du vent peuvent avoir influencé plus ou moins fortement les importantes diminutions observées. Par ailleurs, s’il y a eu moins de pollution issue du trafic, d’autres sources de pollution ont pu être renforcées, comme le chauffage, notamment au bois, puisque les gens sont confinés chez eux. 

Pour quantifier l’impact des mesures Covid-19 sur la qualité de l’air, des relevés sur une plus longue période et éventuellement des calculs de modèles seront nécessaires.

La diminution de la pollution de l’air provoquée par la crise du Covid-19 a-t-elle sauvé des vies ?

5 questions à propos du Covid-19 et de la qualité de l’air

La crise du Covid-19 ne résout pas le problème de qualité de l’air, problème qui dure depuis de nombreuses années et auquel les États européens ne s’attaquent pas assez volontairement. Au contraire, les problèmes se superposent. Le Covid-19 arrive dans un contexte où les inégalités sociales et la pollution de notre environnement sont la norme, ce qui affaiblit les citoyens et notre économie en les rendant vulnérables à toute nouvelle crise.

Le Covid-19 représente un danger pour l’humanité. La diminution de la pollution de l’air et de ses conséquences néfastes ne sont pas encore précisées et sont de toute façon liées à une période très courte, ponctuelle, tandis que nous sommes encore incapables d’estimer les coûts énormes, directs et indirects, du Covid-19… Sans parler des coûts non chiffrables ! 

Peut-on espérer un impact positif sur la baisse de la pollution de l’air à long terme ?

La diminution de la pollution de l’air observée, mais pas encore précisément quantifiée, dans le cadre de la crise du Covid-19 est le résultat de circonstances exceptionnelles qui ont des impacts dramatiques d’un point de vue humain, social et économique. Les mesures de lutte contre le Covid-19 ont été prises dans l’urgence, pour répondre à une situation de crise aiguë, et ne représentent en rien une réponse structurelle et coordonnée pour entamer une transition dans laquelle notre mobilité n’est plus une menace pour notre santé et le climat.

Si, au sortir de cette crise sanitaire, nos gouvernements relancent notre économie sans réfléchir aux défis sociaux, environnementaux et climatiques auxquels nous devons faire face, sous prétexte de retrouver une croissance économique fondée sur des activités toxiques et sources d’inégalités, un rebond de la pollution de l’air n’est pas à exclure. 

Depuis des décennies, le transport est un secteur où les émissions de gaz à effet de serre, qui impactent le climat, et les émissions de polluants atmosphériques, qui impactent la santé, ne cessent de stagner, ou pire d’augmenter. Réduire durablement les émissions polluantes du transport implique de transformer en profondeur et sur le long terme notre mobilité : réduire nos besoins en déplacement, soutenir des alternatives durables comme la marche, le vélo, les transports en commun, des motorisations électriques alimentées aux énergies renouvelables, de taille raisonnable et partagée, etc. 

La crise sanitaire ne va pas permettre cette transformation. Mais les décisions que nos dirigeants prendront au sortir de cette crise, en choisissant les secteurs et les investissements à soutenir, en choisissant de lutter contre les inégalités sociales, oui.

Comment faire en sorte que les enjeux environnementaux et de qualité de l’air restent d’actualité après la crise du Covid-19 ?

5 questions à propos du Covid-19 et de la qualité de l’air

Avec le Covid-19, de nouvelles habitudes ont été forcées de se développer : le télétravail s’est généralisé là où c’est possible ; des villes comme Berlin, New-York, Bogota et Mexico ont mis en place des infrastructures temporaires pour les piétons et les cyclistes afin de garantir la distanciation sociale lors des déplacements ; les citoyens se déplacent et font leurs courses dans leur quartiers, etc. Ces changements peuvent être repris et adaptés dans “l’après Covid-19”. 

Par ailleurs, la crise du coronavirus démontre que les choses peuvent changer rapidement si l’on suit la science pour répondre à une urgence et protéger la santé et la vie des citoyens. Elle montre l’importance du collectif, de la solidarité et de notre environnement

Ces piliers n’ont aucune raison de disparaître avec la crise du Covid-19, crise qui nous oblige à réfléchir à notre avenir et à la société dans laquelle nous voulons vivre. Ces piliers ont encore tout leur sens pour les citoyen.nes qui veulent continuer ou commencer à s’engager et à soutenir un monde plus équitable, résilient et respectueux des personnes et de l’environnement.

Je signe la pétition pour un air sain Je partage sur Facebook Je partage sur Twitter Je partage sur Whatsapp
Facebook Facebook Instagram Instagram Twitter Twitter YouTube YouTube