Notre dépendance à la voiture est une source importante de pollution de l’air et de gaz à effet de serre qui nuit à notre santé et au climat. Si l’amélioration des alternatives est indispensable, il est parfois déjà possible de sauter le pas et de choisir de nouvelles options de transport durables, efficaces, et même, source de bonheur ! Lisez le témoignage de Katia Xenophontos qui, il y a trois ans, a décidé de se passer de sa voiture.

Je signe pour une meilleure mobilité

J’ai grandi à la campagne, pas très loin de Bruxelles. Dans ma famille, on ne vivait pas sans voiture. À 18 ans, j’ai passé le permis. À 20 ans, j’ai acheté ma première voiture.

J’ai toujours eu une voiture. Toujours. Même quand je suis venue m’installer à Bruxelles. Je faisais partie de ces gens qui prennent la voiture pour tout et pour rien : pour aller au magasin du coin, pour aller au travail, chaque jour, à quatre kilomètres de chez moi. Je n’envisageais même pas de faire autrement.

Le déclencheur ? Les embouteillages !

Le déclencheur, c’était il y a cinq ans : un matin, pour parcourir les 4 km qui me séparent de mon travail, j’ai mis… 40 minutes. Je me souviens de ce matin pluvieux. Je m’ennuyais dans les embouteillages, seule dans ma voiture. Alors, je regardais les personnes qui me dépassaient sur leurs vélos. Et là, soudain, je me suis sentie très bête, lorsque je me suis souvenue qu’en fait, j’avais grandi sur un vélo. Eh oui, le petit coin de campagne où j’ai passé mon enfance se trouvait en Flandre.

Le lendemain, je prenais un Villo. Quelques jours plus tard, je prenais l’abonnement. Un an plus tard, je m’achetais mon propre destrier. J’avais toujours ma voiture, « au cas où ». C’est vrai, après tout, on ne sait jamais ! Pour quelqu’un qui a toujours eu une voiture, l’idée même de s’en débarrasser est source d’angoisse : on a peur de manquer de quelque chose.

Bye bye Titine – Ma vie sans voiture à Bruxelles

Une longue réflexion a suivi, pendant deux ans, donc. Deux années où, chaque soir, je jetais un œil distrait à Titine en rentrant du travail sur mon vélo pour vérifier que personne ne l’avait abîmée.

Adieu voiture

Finalement, au bout de deux ans de réflexion, ma voiture était devenue un poids : je payais (assurance, taxes, entretiens, etc.) pour quelque chose qui ne me servait quasiment plus. Dans ma réflexion, je me suis dit : j’ai la chance de vivre dans une grande ville, d’avoir des transports en commun partout, une station Cambio au bout de la rue, des taxis à la pelle. Pourquoi continuer à payer pour cette voiture qui non seulement ne m’est plus d’aucune utilité, mais qui en plus prend de l’espace inutile sur la voie publique, en restant stationnée presque 100% du temps ?

Je me souviens de mon angoisse lorsque j’ai mis l’annonce en ligne pour la vendre. Et lorsque j’ai remis ses clés à l’acheteuse. Lorsque, aussi, je suis allée rendre mes plaques d’immatriculation au bureau de poste. J’ai toujours le courrier de radiation sur mon frigo.

Place au vélo et au train

Depuis 3 ans, je n’ai encore jamais eu besoin de louer une voiture : je me déplace la plupart du temps à vélo, à Bruxelles et en dehors. Si je dois aller plus loin, pour voir ma famille, par exemple, je prends le train.

Qu’est-ce qui ne me manque pas, depuis que j’ai vendu ma voiture ? Être coincée dans les files. Seule. Dans ma voiture. Derrière une autre voiture qui m’envoie ses gaz d’échappement directement dans le nez. Tourner 35 minutes en arrivant chez moi pour trouver une place de parking. Payer mon assurance. Payer ma taxe auto. Payer l’entretien de Titine. Payer les réparations de Titine. Payer l’essence de Titine. Aller vérifier si personne n’a abîmé Titine depuis la dernière fois où je l’ai prise…

Qu’est-ce que j’ai gagné depuis que je me déplace à vélo à Bruxelles ? Un meilleur souffle, beaucoup moins de stress, plus de confiance en moi, des cuisses musclées, une meilleure santé, et surtout, j’ai retrouvé le plaisir de me déplacer dans cette ville que j’aime tant.

C’est drôle, la vie : à 4 ans, tu découvres que le vélo est source de bonheur. À 18 ans, tu l’oublies parce qu’enfin tu peux conduire un engin motorisé d’adulte responsable. À 30 ou 40 ans, tu redécouvres ce que tu savais. En fait, c’est bien le vélo qui est source de bonheur.

Katia Xenophontos est rédactrice, traductrice et blogueuse. Suivez ses aventures à vélo sur son blog et sur youtube

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