Ce mois-ci, l’Esperanza se rend au centre du Triangle des Bermudes, dans un endroit spécial appelé la mer des Sargasses. Ses eaux limpides protègent et font vivre toute une faune sous marine extraordinaire. Malheureusement, ce lieu bucolique est menacé par la pollution plastique.

Tout comme l’immense zone poubelle du Grand Pacifique (souvent appelée le 7e continent), les Sargasses sont au centre de courants marins, comme le Gulf Stream, qui se déplacent en cercle et poussent les choses vers l’intérieur. Pensez-y comme le centre d’un tourbillon. Ce bain à remous est idéal pour garder les algues Sargassum au centre de la mer des Sargasses. Ces algues agissent comme une pouponnière pour les bébés poissons et garantissent le bon développement des tortues de mer et de nombreuses autres espèces.

Malheureusement, les courants poussent aussi les plastiques au sein même des Sargasses., C’est un problème majeur pour la faune qui s’y trouve. Les tortues et les baleines s’étouffent. Les poissons le consomment, en transmettant les toxines plastiques par le biais du réseau alimentaire mais aussi aux consommateurs de fruits de mer.

Conclusion: les plastiques tuent nos océans et il est temps d’agir! Vous avez probablement déjà entendu cela un million de fois, n’est-ce pas ? Mais ce qui pourrait être nouveau, c’est qu’aujourd’hui, nous ne cherchons pas seulement des solutions pour faire face à la crise du plastique, mais également pour protéger les océans de toutes les autres menaces qui pèsent sur eux. Pour cela, nous demandons la création de sanctuaires océaniques. Ce sont des endroits spéciaux, comme les parcs nationaux, instaurés pour protéger la faune et permettre aux écosystèmes de se rétablir et de se développer plus tard.

Nous embarquons pour la mer des Sargasses afin de documenter l’impact des plastiques sur cet écosystème. Nous allons rassembler des preuves scientifiques démontrant que la mer des Sargasses est si spéciale, qu’elle devrait être protégée. Pour cela nous avons besoin d’ un nouveau Traité mondial sur les océans, actuellement à l’étude aux Nations Unies. Nous pensons que la mer des Sargasses devrait être l’un des premiers sanctuaires océaniques créés dans le cadre de ce nouveau traité – en raison notamment de l’impact des plastiques sur cette zone.

Mais comment ça marche?

Les sanctuaires et les traités n’empêchent pas les courants océaniques de transporter du plastique …

Eh bien, avez-vous déjà eu la grippe? Moi oui ! La pire chose que vous puissiez faire quand vous êtes malade est de faire des choses qui stressent davantage votre corps. Vous ne feriez rien qui vous rende encore plus malade, si ? 

L’environnement fonctionne de la même manière. En cas d’agression dû à la pollution plastique ou à la dégradation du climat, la meilleure chose à faire est de le protéger des autres menaces, comme la surpêche, le trafic maritime intense et l’exploitation minière en haute mer.

Si nous pouvons garder certaines menaces sous contrôle en créant un sanctuaire, le «système immunitaire» des Sargasses pourra mieux faire face à sa grippe: les plastiques. Au moins assez de temps pour que nous puissions responsabiliser les grandes entreprises et mettre fin à l’utilisation imprudente des plastiques à usage unique.

Suivez notre expédition au Triangle des Bermudes et contribuez à écrire l’histoire en signant la pétition pour un nouveau traité mondial sur les océans.

Arlo Hemphill est un responsable de la campagne pour les océans à Greenpeace USA, à bord du navire Greenpeace Esperanza, en route vers la mer des Sargasses.

Signez la pétiton !