Un projet de loi du ministre Van Quickenborne pourrait restreindre le droit de manifester. Pourtant, les manifestations sont porteuses de changements et d’évolutions. Pour Greenpeace, le droit de manifester de manière non-violente est nécessaire si l’on veut espérer un avenir meilleur.

Greenpeace, ainsi que des syndicats et des organisations de défense des droits humains, ont manifesté à Bruxelles le 7 juin contre un projet de loi qui pourrait porter atteinte au droit de manifester.

Notre société est en constante évolution. Des choses considérées comme normales par le passé sont désormais punissables dans nos régions. Pensez par exemple aux châtiments corporels, l’esclavage ou le travail des enfants. Ces progrès sociaux furent souvent le fruit de révoltes et de protestations. Les personnes qui sont descendues dans la rue pour les défendre ont contribué à une société plus juste qui permet aujourd’hui à un plus grand nombre de personnes de vivre une vie plus sûre et plus agréable. Des manifestations ont été nécessaires à l’adoption du droit aux congés payés, à la semaine de travail de 38 heures et au suffrage universel.

Les responsables politiques et les forces de l’ordre n’apprécient pas les manifestations et les ont parfois sévèrement réprimées par le passé. Des féministes du groupe Dolle Mina, qui brûlaient leur soutien-gorge, ont été emprisonnées. Des travailleur·euses qui se battaient pour davantage de droits ont été abattu·es. Les manifestations sont pourtant nécessaires, dans une société saine. Elles apportent de l’oxygène à notre démocratie, car la protestation crée de nouvelles perspectives et laisse place à des décisions courageuses.

Un flou dangereux

Le projet de loi que le ministre de la justice Van Quickenborne met sur la table est prétendument nécessaire pour punir les manifestant·es dont le seul but est de détruire. Mais la loi actuelle prévoit déjà des possibilités de lutter contre ces délits. Le danger réside dans le caractère vague du projet de loi, qui se prête à servir également dans d’autres cas. Par conséquent, nous craignons qu’il ne soit également utilisé pour mettre un frein à des protestations justifiées.

Ces dernières années, nous remarquons un durcissement de l’approche adoptée face aux protestations (non violentes) : le droit de grève des travailleurs et travailleuses est soumis à des pressions. Il suffit de penser aux huissiers de justice auxquels la direction de Delhaize a fait appel. Les 14 activistes arrêté·es lors de l’action de Greenpeace à Zeebrugge puis détenu·es pendant 48 heures risquent maintenant une peine de prison. Une première, alors que Greenpeace mène des actions pacifistes en Belgique depuis 25 ans ! Il s’agit d’une dangereuse tendance. Or, la contestation est un moteur du changement, et si nous voulons que notre planète reste vivable, le changement est plus que jamais nécessaire.

Manifestation en faveur des 14 activistes poursuivi·es pour leur participation à une action de Greenpeace Belgique au terminal gazier de Fluxys à Zeebrugge. © Eric de Mildt

Greenpeace n’est pas la seule à s’opposer au projet de loi du ministre Van Quickenborne. Le Conseil supérieur de la Justice et l’Institut Fédéral pour la Protection et la Promotion des Droits Humains ont tous deux rendu un avis négatif, n’y voyant pas de valeur ajoutée mais bien des risques. De nombreuses autres organisations perçoivent également le danger que représente ce projet de loi. Nous avons organisé ces dernières semaines l’opposition à ce projet avec, entre autres, les trois syndicats, Amnesty International, la Ligue des Droits Humains et Vredesactie. Nous demandons à nos député·es de ne pas adopter ce projet de loi.

Vous voulez vous joindre au mouvement et demander le retrait du texte ? Vous pouvez interpellez les député·es du parlement fédéral afin de les convaincre d’abandonner ce projet de loi.

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