La COP24 s’est terminée ce week-end à Katowice après de nombreux reports. S’il y a quelques progrès partiels en termes de procédure, la déclaration finale est loin d’être une réponse satisfaisante aux défis auxquels notre monde est confronté. Juliette Boulet, notre porte-parole, était sur place. Elle nous raconte son périple de 6 jours.

Après un voyage en train de 24 heures, marqué par 5 connections et la traversée de 5 pays, je suis arrivée à Katowice le 12 décembre, à temps donc pour suivre le dernier round de négociations de cette 24ème conférence des parties sur le changement climatique ; bref la grand-messe climatique annuelle organisée par les Nations unies.

Aucun engagement collectif

Si la COP24 a abouti à un accord sur le mode d’emploi qui doit fixer le chemin pour respecter l’accord de Paris, nous déplorons qu’aucun engagement collectif à rehausser les ambitions climatiques n’ait été trouvé. Ce qui est désolant et très inquiétant. Parce que si nous voulons limiter le réchauffement climatique à 1,5° C, comme convenu dans l’accord de Paris sur le climat, il est essentiel que chaque pays élabore un plan climat plus ambitieux. Ça devait être le grand engagement de ce Sommet mais malheureusement à Katowice, on a plus respiré du charbon qu’une grande bouffée d’oxygène !

Pourtant, après une nouvelle année de catastrophes climatiques et à peine deux mois après que les experts climatiques du GIEC aient averti que les 12 prochaines années seraient cruciales pour empêcher l’irréversibilité du réchauffement global, le Sommet sur le climat était le rendez-vous qui devait montrer combien les parties avaient pris la mesure de l’urgence. C’est plutôt au “back to business” auquel on a assisté, avec une présidence bien peu préparée à gérer ces tensions et plutôt déterminée à ne rien faire avancer !

La Belgique co-responsable du flop climatique

La Belgique a aussi brillé par son manque d’ambition climatique à Katowice. Elle porte ainsi une responsabilité historique écrasante avec les autres pays qui bloquent toute avancée. Une fois de plus, la Belgique a refusé de soutenir une large coalition de pays qui souhaitent des plans climat plus ambitieux. La différence entre ce que certains de nos ministres disent devant la caméra et leurs actions est maintenant cruellement visible.

Pour nous, les ministres belges en charge du climat n’ont rien à faire à ce genre de conférence mondiale s’ils s’opposent à toute ambition accrue en Europe et dans le monde et s’ils sont incapables d’élaborer un plan national sérieux. Leur comportement insensé est un coup dur pour les citoyens belges qui attendent massivement et énergiquement une action climatique de la part de la politique. 75.000 personnes ont marché dans la rue pour demander plus d’ambitions climatiques, il faut que les gouvernements apportent des réponses. Nous ne laisserons pas les gouvernements abandonner les hommes et la planète.

Plus déterminée que jamais

Ce fut donc une bien grosse déception. Je suis rentrée en Belgique fatiguée, mais aussi pleine de détermination pour poursuivre le combat. J’étais certes heureuse de pouvoir retrouver mes enfants mais aussi, très inquiète pour leur avenir.

A vous d’agir

Face à l’incapacité du gouvernement d’agir pour le climat, nous avons décidé d’adresser notre requête directement au Roi. Car son rôle est celui d’assurer la continuité et la poursuite des objectifs à long terme.