Pour notre 50ème anniversaire, nous mettons à l’honneur nos bénévoles et nos activistes, le centre névralgique de notre organisation. Marijke est activiste chez Greenpeace depuis 2003 et elle a beaucoup de choses à nous raconter.  

Marijke (à gauche) lors d’une action contre les armes nucléaires.

Comment avez-vous rejoint Greenpeace ?

« J’étais déjà une fan de Greenpeace lorsque l’organisation a été fondée. J’avais le sentiment que l’on en faisait de moins en moins pour l’environnement et que les problèmes ne faisaient qu’empirer. En tant que résidente à la côte et nageant souvent en mer, j’ai été choquée par les déversements polluants de l’industrie, de l’agriculture et des ménages dans l’eau. Ces rejets finissent tous dans la mer, sauf s’ils ne sont pas nettoyés en cours de route. 

Quand j’ai trouvé un formulaire d’inscription dans le magazine de Greenpeace, j’ai décidé de devenir activiste. Je voulais faire plus que simplement soutenir financièrement l’organisation. J’ai pensé que devenir activiste était la meilleure façon d’utiliser les quelques heures libres que j’avais à offrir. »

Quelle a été la première action à laquelle vous avez participé ?

« C’était une action contre les importations illégales de bois en provenance d’Indonésie. Greenpeace avait reçu une communication du gouvernement indonésien demandant à l’Europe de superviser ces importations de bois, parce que celui-ci n’avait pas les moyens de protéger ses côtes indonésiennes contre la piraterie du bois. Des bateaux d’autres pays venaient s’amarrer près de la jungle pour y couper des arbres. Ils disparaissaient ensuite avec le bois, sur lequel ils n’avaient payé aucun impôt – la taxe habituelle d’exploitation forestière. 

L’action portait donc sur une cargaison de bois illégal en provenance d’Indonésie qui devait être débarquée dans le port d’Anvers. Nous avons pu empêcher le bateau de décharger le bois jusqu’à ce que la douane arrive à bord pour l’inspecter. Il s’agissant effectivement de bois illégal. »

Quel est votre souvenir le plus marquant de toutes ces années passées à Greenpeace ? 

« Il y en a beaucoup, mais je choisirais celui-ci : les négociations Reach. Cette action visait à négocier les accords Reach. À cette époque, l’Europe s’était engagée à contraindre l’industrie à chercher des alternatives aux substances toxiques.

Nous avons élevé un ballon avec un message de soutien jusqu’à la fenêtre de la salle des négociations au troisième étage. Le ballon était ainsi clairement visible depuis la salle de conférence. Les activistes ont également joué de la musique sur des tambours en acier, fabriqués à partir de vieux barils qu’on avait apportés. Ils portaient des masques avec le visage de responsables politiques des différents pays concernés. Cette action a permis de mettre un coup de pression sur les personnes qui négociaient les accords Reach.

Au final, une liste avec les substances toxiques pouvant être remplacées fut dressée, comme les phtalates dans le plastique. Cette liste était contraignante et obligeait l’industrie à interdire tout produit qui pouvait être remplacé par un produit moins nocif. Les phtalates ont donc disparu des biberons et des tétines. »

Quelle campagne de Greenpeace est la plus importante selon vous ? 

« La campagne sur l’énergie qui met en avant, entre autres, les problèmes liés à la production d’énergie nucléaire ! Je pense que le climat est une question très importante, mais l’abandon progressif de la production d’énergie nucléaire l’est tout autant. Il y a eu trop de retards et trop peu d’efforts au cours des 30 dernières années et aujourd’hui, on parle du fait qu’il n’y a pas assez de capacité pour remplacer l’énergie nucléaire. Je pense qu’il ne faut pas remplacer le problème du CO2 par celui des déchets nucléaires. L’énergie nucléaire n’est pas durable, un point c’est tout.

Le Löss limbourgeois est un bon exemple du fait que l’énergie nucléaire n’est pas l’avenir. Il s’agit de couches d’argile « éternellement stables » dans lesquelles les déchets nucléaires doivent être stockés. Le Löss a toujours été présenté comme une solution par les partisans de cette production d’énergie très polluante, mais il s’avère aujourd’hui que cette solution est plus vulnérable que prévue, en raison de la sécheresse qui fait apparaître des fissures. »

Qu’est-ce que Greenpeace fait de bien, selon vous ? Y a-t-il des points que notre organisation pourrait faire différemment à l’avenir ?

« D’aussi loin que je me souvienne, il y a toujours eu beaucoup de variations dans l’approche, les idées et l’originalité. Aucune action n’était semblable à une autre. Néanmoins, je pense que Greenpeace pourrait peut-être changer un peu la forme de ses actions. En tant qu’activiste, je pense que nous avons développé une sorte de « marque de fabrique », qui est facilement reconnaissable grâce aux méthodes de nos campagnes. C’est une bonne chose et c’est très important, mais il y a toujours un fort désir de « quelque chose de nouveau » chez les jeunes. Ces derniers sont lassés par la formule « manifestation et action ». Mais je laisse aux personnes qui connaissent les possibilités de fonctionnement de l’organisation le soin de déterminer à quoi devrait ressembler cette nouvelle approche.

En dehors des actions et des campagnes, il y a beaucoup d’autres choses que nous faisons. Je sais que de nombreuses personnes, outre les activistes, sont responsables de la diffusion de nos découvertes sur les questions environnementales. L’une des tâches principales de Greenpeace est d’attirer l’attention du monde sur les crimes environnementaux ! Pour cela, nous avons besoin de personnes capables de parler à la presse et de communiquer clairement sur les faits. Il faut absolument que nous continuions à travailler là-dessus. Je pense également que nos actions se dérouleront, à l’avenir, davantage en ligne, par exemple par le biais de « flashmobs » pour atteindre les réseaux sociaux, ou pour donner aux jeunes la possibilité de participer à nos actions. »

Nous tenons à remercier tou.te.s nos activistes et bénévoles ! Depuis 50 ans, ils et elles font la différence dans notre organisation grâce à leur dynamisme, leur enthousiasme et leur persévérance sans précédent.

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