Il y a un peu plus d’un an, nous vous demandions de vous opposer au ‘Project One’ de l’entreprise Ineos. Ineos souhaitait bâtir une nouvelle usine de plastique dans le port d’Anvers, désastreuse pour le climat et l’environnement. Votre opposition a été couronnée de succès! Une procédure juridique a été entamée. Le permis a été bloqué et annulé. Cependant, cet été, Ineos a introduit une nouvelle demande pour le même projet insensé et nuisible. Peut-on une nouvelle fois compter sur vous pour l’arrêter ?

Je m’oppose à l’usine de plastique Ineos !

Comment puis-je m’opposer au Project One d’Ineos?

Option 1 : Soumettre votre objection via le « Omgevingsloket » (guichet de proximité) de la Région flamande. Cliquez sur « Nieuw bezwaarschrift toevoegen » en bas de la page. Connectez-vous avec votre e-ID et suivez les instructions.

Option 2 : Envoyez votre objection en pièce jointe à [email protected] et [email protected]. Mentionnez en objet du courrier : Bezwaarschrift INEOS Olefins Belgium NV – Project One. Ref. OMV 2021104744.

Pour rédiger votre objection, vous pouvez utiliser le modèle d’objection (en néerlandais) du collectif de citoyens Ineos Will Fall. N’hésitez pas à ajouter vos propres arguments – plus ils sont personnels, mieux c’est !

Veillez à bien indiquer votre nom et votre adresse complète dans votre correspondance.

Les objections peuvent être introduites jusqu’au 25 septembre 2021, à minuit.

4 raisons de s’opposer au Project One d’Ineos

Cette demande de permis répétée constitue une nouvelle occasion de faire connaître nos objections. Les nouveaux plans comprennent en effet toujours les mêmes graves problèmes. L’importation de gaz de schiste fossile est toujours prévue, provoquant des émissions supplémentaires de méthane, d’azote et de CO2. Une augmentation de la pollution atmosphérique et plastique est elle aussi toujours à l’ordre du jour. En d’autres termes, l’impact de ce projet sur le climat, sur l’environnement et sur notre santé reste dévastateur.

Nous avons listé quatre arguments majeurs contre ce projet.

#1 Impact inacceptable sur le climat et sur l’environnement 

Le ‘Project One’ d’Ineos entraînera sans aucun doute d’importantes émissions de gaz à effet de serre. Et un grand nombre de ces émissions ne sont pas prises en compte dans le calcul d’Ineos. L’extraction du gaz de schiste fossile, matière première de l’usine de plastique, entraîne ainsi des coûts énergétiques élevés, et des fuites de méthane. La fracturation du gaz de schiste a lieu aux États-Unis. L’éthane doit donc faire un long voyage préalable avant d’arriver à Anvers, à bord des navires ‘Dragon’ d’Ineos. Ces trajets génèrent des émissions supplémentaires de CO2. 

Il est donc d’emblée impossible que ce projet soit neutre sur le plan climatique. Or, cette neutralité est une exigence minimale pour les nouveaux investissements au sein du port.

La mise en œuvre du projet entraînerait par ailleurs la destruction de dizaines d’hectares de forêt, ce qui avait déjà fait l’année dernière l’objet d’une vive protestation. Une déforestation qui devrait être compensée par un reboisement … fragmenté en plusieurs endroits. Imaginez une minute qu’on vous rase votre maison et qu’on vous propose en compensation un bâtiment divisé en plusieurs pièces disséminées dans la région. C’est évidemment inadmissible. 
Tout cela sans même parler de l’impact sur la qualité de l’air dans la région d’Anvers, déjà très problématique. 

#2 Le va et vient des déchets : du gaz de schiste au plastique

Les problèmes de Projet One commencent à sa source. Littéralement. Ineos veut produire de l’éthylène à partir de l’éthane provenant de l’extraction du gaz de schiste aux États-Unis. Or, le gaz de schiste est un combustible fossile dont l’extraction libère également du méthane, un gaz à effet de serre encore plus puissant que le CO2. Ineos justifie cette décision par une « pénurie » d’éthylène. Cette pénurie serait en fait tout au plus provisoire… Les experts s’accordent même à dire qu’il existerait une surcapacité structurelle !

Les produits finis de Project One vont en outre renforcer les graves problèmes liés aux plastiques. Même si Ineos se targue de fournir les matières premières à des projets “durables” comme les pales d’éoliennes, il n’en reste pas moins que l’éthylène qu’il entend produire reste le principal élément constitutif des matières plastiques. Or, à l’échelle mondiale, 40% des plastiques sont à usage unique. La chaîne de production résulte en outre de l’envoi dans notre environnement de résidus de plastique. Comment accepter cela alors qu’à tous les niveaux, des mesures sont prises pour réduire notre utilisation de plastique et bannir les plastiques à usage unique ? La promotion d’une telle usine est très difficilement concevable aujourd’hui. 

#3 Mélange douteux de technologies dépassées et futuristes 

Quand on se plonge dans la liste de technologies qu’Ineos prévoit d’employer, on a l’impression que l’entreprise ne sait pas trop lesquelles choisir. D’un côté, elle choisit le ‘processus de craquage de l’éthane’, ce qui la rend dépendante des combustibles fossiles, et cela alors que ses concurrents américains et allemands misent beaucoup sur des alternatives électriques, alimentées par des énergies renouvelables, et réduisant considérablement leurs émissions. D’un autre côté, pour faire bonne figure écologique, Ineos opte pour la possibilité de recourir au “captage et stockage de CO2 (CSC)”. Il convient de préciser que cette technologie, qui n’en est qu’à ses débuts, est extrêmement chère, inefficace et qu’elle entraîne un risque gigantesque de fuite de CO2 dans l’atmosphère… Mais à quoi bon tenter de viser un craqueur d’éthane à la vapeur “propre” quand on sera de toute façon dépassé par les alternatives électriques?

#4  Sur qui pèse le risque financier ?

Un projet qui mise sur l’énergie fossile, qui veut produire plus de plastique alors que celui-ci doit diminuer, un énorme impact climatique et environnemental, des plans d’avenir flous et peut-être irréalistes… Difficile de voir autre chose dans ce projet qu’un désastre annoncé. Un tel projet ne mérite donc pas de permis, et encore moins de soutien des autorités. Ce n’est pourtant pas l’avis du Gouvernement flamand ! Non seulement le projet pourrait bénéficier de subsides allant jusqu’à 16 millions d’euros, mais la Région est également prête à endosser le risque financier avec une garantie de 500 millions d’euros. Et tout cela pour un projet qui ajoute une capacité supplémentaire à un marché déjà sursaturé.

Veut-on vraiment de ce type d’investissement pour de l’argent public ?

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