Greenpeace Belgique également se prévaloir d’une longue et passionnante histoire : du projet d’un seul homme en 1984 à une présence permanente au coeur de l’Europe. Thomas Leroy, responsable de la communication du bureau belge, vous en fait découvrir quelques moments-clés. Immersion.

“On y va, c’est maintenant ou jamais !”
La voix grésille dans le talkie walkie. Tapi dans les tribunes au milieu de milliers de personnes, l’activiste à l’autre bout du fil enclenche la manœuvre. En face, de l’autre côté de la piste, juste devant le podium, une petite banderole se déroule doucement. Une scène cocasse se prépare.

Nous sommes le 25 août 2013. L’hymne allemand est en train de retentir. A l’issue du Grand Prix de Formule 1 de Spa-Francorchamps, sponsorisé par la compagnie pétrolière Shell, toutes les caméras sont braquées sur Sébastian Vettel, Fernando Alonso et Lewis Hamilton. En bas de l’image, doucement, le logo transformé de Shell apparaît, mi-ours polaire mi-démon. Il faut quelques instants pour que la sécurité intervienne et, au moment où la première banderole est finalement retirée, une deuxième commence à s’élever, toujours en mondovision, sous le regard amusé des pilotes. Inoubliable (VIDEO).

C’est la cerise sur le gâteau d’une action spectaculaire pendant laquelle une cinquantaine de personnes ont révélé à des millions d’autres que les pratiques de forage pétrolier de Shell menaçaient un espace sauvage et préservé : l’Arctique. “Il s’agissait de la plus importante journée de l’année pour Shell et ses relations publiques”, cadre Fabien, activiste présent sur place. “Nous nous sommes dit : s’ils mettent leur image sur un plateau, faisons tomber le plateau !”

L’hymne allemand retentit durant le Grand Prix de Formule 1 de Spa-Francorchamps en 2013 et tous les regards se tournent vers le logo de Shell – que nous avons quelque peu changé…

La petite banderole n’était que le plan D d’un scénario savamment ficelé et qui, finalement, n’a pas connu d’accroc : 2 paramoteurs ont survolé le départ ; peu avant le start, une immense banderole a été déployée sur la tribune principale, juste au-dessus des bolides et en face des VIP invités par Shell ; sur un virage emblématique, un logo géant de 15 m sur 15 m a été transformé en mi-ours polaire mi-démon lui aussi ; et deux activistes sont descendus du toit pour s’inviter sur le podium.

“Ils ont été stoppés juste avant d’apparaître à l’écran. C’est dommage. Nous voulons toujours rappeler que les actions de Greenpeace, c’est surtout de la créativité et des activistes, des humains qui se battent pour un idéal”, souligne Fabien.

Le plateau de Shell a bel et bien été renversé. Grâce à la mobilisation extraordinaire de millions de personnes, en Belgique et ailleurs, la multinationale a fini quelques années plus tard par abandonner ses projets de forage en Arctique. Greenpeace Belgique est fière d’avoir contribué à cette victoire.

Que de temps a passé depuis le 2 avril 1984 quand Greenpeace menait sa première action en Belgique, contre les pluies acides. Karel, l’unique salarié de l’époque, aidé de 4 activistes internationaux, ont alors escaladé une cheminée provoquant de la pollution atmosphérique. Peu nombreux, ils avaient reçu de l’aide de jeunes employés d’une association amie, Eddie et Martin. Tous deux deviendront salariés de Greenpeace et Eddie y travaille toujours !

La première action de Greenpeace Belgique en 1984, pour lutter contre les causes des pluies acides.

Greenpeace Belgique est née deux ans plus tôt, en 1982. Karel y fut employé à partir de fin 1983. Notre bureau a bien grandi depuis et s’apprête à prendre ses quartiers dans un bâtiment conforme à nos idéaux durables et respectueux de l’environnement.

Durant toutes ces années, Greenpeace Belgique a tenu son rôle de défenseur de l’environnement dans de nombreuses matières, de la forêt tropicale aux produits toxiques, de la chasse à la baleine au transport. Une thématique symbolique est celle qui a vu notre bureau militer contre l’énergie nucléaire et ses multiples dangers. 

Toutes les tactiques de Greenpeace y sont passées. Nous basant d’abord sur la science pour démontrer l’inanité d’une telle énergie dangereuse, inflexible et non maîtrisée, nous avons patiemment et avec vision dressé des rapports qui montraient la voie à suivre, celle des énergies renouvelables. Entourés d’alliés – autres organisations, politiciens, scientifiques, capitaines d’industrie et société civile -, nous avons bataillé face aux grandes multinationales et à leur lobby. Nous avons mobilisé des milliers de personnes, contribué à des chaînes humaines de dizaines de kilomètres de long. Nous sommes allés en commission et au Parlement, pour y présenter nos rapports, voire y faire des actions. Nous avons participé aux groupes internationaux d’experts qui se sont rendus à Tchernobyl et Fukushima. Et nous avons multiplié les mind bombs chères aux mères fondatrices et pères fondateurs de Greenpeace : s’installer plusieurs jours sur un pylône à proximité d’une centrale, monter un cimetière juste à ses côtés, bloquer l’arrivée de convois nucléaires ou l’entrée de centrales,…

Un travail acharné – et finalement victorieux ! Après, là aussi, une histoire de près de 50 ans, les centrales nucléaires belges sont sur le point d’être mises hors concours et, dès 2025, la Belgique devrait être définitivement sortie du nucléaire. Un long combat qui reflète bien la détermination de Greenpeace et qui montre que, réellement, un petit groupe de personnes obstinées et œuvrant pour le bien commun peut faire bouger le monde. Nous sommes fiers d’en faire partie, à vos côtés.

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