Ce matin, des activistes de Greenpeace ont escaladé le bâtiment de l’usine 3M à Zwijndrecht. Ils ont déployé des banderoles demandant à l’entreprise de payer pour les conséquences de sa pollution. Une façon de mettre 3M devant ses responsabilités dans le scandale de la pollution au SFPO ou PFOS.

3M doit payer pour sa pollution

Jusqu’en 2002, l’entreprise 3M de Zwijndrecht produisait du SFPO (sulfonate de perfluorooctane), une substance chimique utilisée par exemple pour rendre les textiles hydrofuges ou résistants à la saleté. Le SFPO fait partie de ces produits chimiques dits  “éternels” car quasiment indestructibles. Cette substance toxique se retrouvait ensuite directement dans l’eau et le sol des environs de l’usine, avec des conséquences importantes sur l’environnement et sur la santé.

Ces dernières semaines, il est apparu clairement que des acteurs importants au sein du monde politique et de l’administration étaient au courant de ces niveaux alarmants de pollution, et cela depuis 2017. Ceux-ci ont en effet été découverts lors des travaux du tunnel d’Oosterweel. Malgré le danger avéré pour la santé de la population, cette pollution a néanmoins été passée sous silence par les autorités locales, désireuses de ne pas menacer l’avancée du chantier. Et fait encore plus inquiétant, un accord ‘secret’ entre 3M et l’entreprise publique Lantis a également été révélé le mois dernier. Cet arrangement dédouane en grande partie 3M de toute responsabilité et stipule que Lantis prend à sa charge quasiment tous les frais liés à l’assainissement.  

Ce scandale constitue une nouvelle preuve douloureuse d’erreurs systémiques de notre monde politique. Les intérêts économiques sont privilégiés, au détriment de l’environnement et de la santé. C’est la raison même de notre action.

Pour nous les choses sont simples : c’est au pollueur de payer. Nous attendons donc de 3M qu’il prenne à sa charge les frais d’assainissement et qu’il dédommage les personnes et les entreprises victimes de sa pollution au SFPO. 

Un message pour les travailleurs

Cette action vise directement les grands patrons de l’entreprise 3M, et pas ses employés. Nous sommes donc allés ce matin à la rencontre des travailleurs de 3M et nous leur avons donné un flyer reprenant nos revendications. Nous demandons également à 3M de se préoccuper de la santé de ses collaborateurs.

Nous croyons que les organisations environnementales et les travailleurs peuvent, ensemble, jouer un rôle déterminant dans la transition vers une industrie durable. Une industrie qui relève les défis sociétaux d’aujourd’hui : crise climatique, environnementale et sanitaire. Seul ce type d’industrie permettra la création d’emplois sains pour ses travailleurs. Ce scandale de pollution au SFPO peut être vu comme une opportunité à saisir, un élément déclencheur vers cette transition. 

Mise en demeure

Face à cette situation inacceptable, nous ne sommes pas les seuls à mener des actions. La semaine dernière, estimant que trop peu de mesures de précaution ont été prises dans le cadre des travaux de Oosterweel, un collectif de riverains a envoyé une mise en demeure aux communes d’Anvers et de Zwijndrecht. Cette action était soutenue par Greenpeace et Bond Beter Leefmilieu.

Le dimanche 4 juillet, nous étions présents au côté de centaines de personnes et d’autres organisations lors d’une manifestation à Anvers, exigeant un port et une ville plus saine.

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