Alors que le débat sur les PFOS et les travaux de bouclage du ring d’Anvers fait toujours rage, il révèle des erreurs systémiques sous-jacentes de plus en plus nombreuses dans la politique environnementale. Ce scandale est le symptôme d’un mal plus étendu qui se manifeste également dans d’autres dossiers.

Ces dernières semaines, il est apparu clairement que des acteurs clés du monde politique et de l’administration étaient déjà au courant de la contamination alarmante du sol en 2017. Elle a été découverte lors des préparatifs des travaux de bouclage du ring d’Anvers. Pourtant, le grand public n’en a délibérément pas été informé, car il fallait à tout prix entamer les travaux. Et ce, alors que de sérieuses mises en garde avaient déjà été émises à propos des risques sanitaires pour les habitants de Zwijndrecht et des environs.

3M doit payer pour sa pollution

Une politique sur mesure pour le pollueur

Le scandale des PFOS révèle des défaillances systémiques

Le scandale des PFOS est donc symptomatique des failles systémiques d’une politique qui privilégie les intérêts économiques à courte vue au détriment de l’environnement et de la santé. Trop souvent, les politiciens se plient aux désidératas de l’industrie polluante et lui déroulent le tapis rouge. C’est aussi le cas ici : En menaçant de supprimer des emplois, 3M, l’entreprise à l’origine de la pollution par les PFOS a même contraint le gouvernement flamand et Lantis à accepter un accord infâme qui fait payer au contribuable les coûts de dépollution et impose une obligation de silence sur la pollution par les PFOS. Résultat : le gouvernement flamand a baissé sa culotte, et l’environnement et la santé ont à nouveau été relégués au second plan.

Nous constatons également dans d’autres dossiers que les grands pollueurs s’en tirent souvent à bon compte en Flandre. Les groupes d’intérêt économique comme Essenscia pour l’industrie chimique ou le Boerenbond pour les grandes entreprises agricoles pèsent trop lourdement sur la prise de décision. Ils s’opposent à une protection ambitieuse du climat, de l’environnement ou de la santé afin de maintenir le statu quo le plus longtemps possible pour servir leurs intérêts à court terme. 

Les normes en matière de santé et d’environnement sont donc trop souvent affaiblies, voire glissées sous le tapis. Ces relations incestueuses entre les groupes de pression et le monde politique ont fait en sorte que nous atteignons nos limites dans tous les domaines : les émissions de CO2, la pollution de l’air, du sol et de l’eau, l’excès d’azote, et une pression trop forte sur la nature et les espaces ouverts. Sans parler de la répartition injuste de cette charge, car ce sont souvent les groupes socialement et économiquement les plus faibles qui subissent en premier lieu et le plus durement les effets de la pollution et de la crise climatique.

Heureusement, il existe encore des citoyens conscientisés ou des associations environnementales qui tirent la sonnette d’alarme et remettent en question ou combattent les permis destinés à des développements nuisibles. Cette participation citoyenne est un contrôle supplémentaire sain dans un processus de décision démocratique. Qui peut alors comprendre pourquoi le gouvernement flamand souhaite réduire au silence ces citoyens qui le critiquent ?

Trop, c’est trop ! Il est temps d’adopter une nouvelle approche

En Wallonie aussi, nous constatons que les préoccupations relatives au climat, à l’environnement et aux riverains passent régulièrement au second plan. Prenons, par exemple, le dossier Alibaba à Liege Airport. Alibaba est un géant du commerce électronique, une sorte d’Amazon chinois. Avec la bénédiction du gouvernement wallon, l’entreprise a choisi l’aéroport de Liège pour y établir son premier centre logistique en Europe. Un choix économique à courte vue qui est préjudiciable au climat, à la nature et à la santé en raison de la forte croissance du trafic routier et aérien et de l’occupation des espaces ouverts. En outre, le modèle Alibaba est synonyme de surconsommation, de produits bon marché et de mauvaise qualité, et d’une concurrence déloyale avec les commerçants locaux.

Comme en Flandre, le gouvernement wallon délivre toujours des permis pour des fermes-usines, comme pour le poulailler géant à Dottignies (Mouscron). Il deviendrait l’un des plus importants en Wallonie, et ce en totale contradiction avec l’intention du gouvernement de soutenir une agriculture respectueuse des petits producteurs et de la nature.

L’éclatement du scandale des PFOS à Zwijndrecht doit constituer un précédent important pour une politique environnementale et climatique équitable. Une politique où l’environnement et la santé priment, où le pollueur paie pour les dommages causés et où figurent des plans crédibles pour s’attaquer à la crise du climat et de la nature. Il est donc temps d’assainir non seulement les sols pollués, mais aussi nos politiques environnementales et climatiques !

Rejoignez-nous !

Ce dimanche 4 juillet, Greenpeace participera à une manifestation citoyenne à Anvers au sujet des PFOS : une marche pour une ville et un port sains. Voulez-vous aussi faire entendre votre voix ? Toutes les informations sont accessibles ici.

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