C’est aujourd’hui que le traité international sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) entre en vigueur.  Ces armes deviennent donc interdites dans l’ensemble des pays qui ont ratifié ce traité. C’est là une belle avancée même si nous déplorons le fait que la Belgique n’a toujours pas ratifié ce traité et qu’elle possède encore des armes nucléaires à Kleine Brogel. Une raison suffisante pour organiser, avec d’autres organisations, une petite manifestation devant le cabinet de la ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès. 

Victoire : les armes nucléaires sont enfin interdites. Quid de la Belgique ?

2021 est l’année où Greenpeace fête ses 50 ans. C’est en effet en septembre 1971 qu’un petit groupe d’activistes est parti pour l’île d’Amchitka, au large de la côte ouest de l’Alaska, pour essayer d’empêcher un essai d’armes nucléaires. Greenpeace est donc très heureuse de pouvoir célébrer l’entrée en vigueur de ce traité historique en cette année anniversaire, et de rendre un hommage appuyé à tous ceux qui ont rendu cela possible, en particulier la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), dont Greenpeace Belgique est membre à travers la Coalition belge contre les armes nucléaires.

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Victoire : les armes nucléaires sont enfin interdites. Quid de la Belgique ?

Plus de 75 années d’actions contre les armes nucléaires

Depuis 1945, des ONG luttent contre les armes nucléaires. Les débuts furent difficiles. Mais la situation évolue en 2010 lorsque l’ICAN va collaborer avec certains gouvernements pour entamer un  vaste processus à l’ONU pour obtenir la négociation d’un instrument juridiquement contraignant d’interdiction des armes nucléaires. Le 7 juillet 2017 une écrasante majorité d’États (122) adopte le traité. Le 24 octobre 2020 le seuil nécessaire des 50 ratifications est atteint pour assurer son entrée en vigueur.  Et depuis ce 22 janvier 2021, les armes nucléaires sont illégales !

Impact sur la Belgique

Les armes nucléaires ont toujours été inhumaines et immorales, mais avec l’entrée en vigueur de ce traité, elles seront interdites, tout comme les armes biologiques et chimiques. Jean-Marc Collin, porte-parole de ICAN France: “Cette évolution est majeure car elle va permettre un changement des consciences sur le statut « positif » de ces armes. Le TIAN n’est pas symbolique, mais bien contraignant au vu des nombreuses interdictions (production, possession, usage, transfert, menace d’emploi, …) mises en place.”

Comme les neuf États dotés d’armes nucléaires (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Inde, Pakistan, Corée du Nord et Israël) et les autres membres européens de l’OTAN, notre pays refuse de signer le traité sur l’interdiction des armes nucléaires. La Belgique n’a même pas envoyé de délégation aux négociations. Il ne fait aucun doute que les 20 bombes nucléaires américaines B61, dont le stockage sur la base aérienne de Kleine Brogel est un secret de polichinelle, y sont pour quelque chose.

Le traité a pourtant, à partir d’aujourd’hui, également un impact sur la Belgique et les autres pays qui continuent à s’y opposer, selon Collin: « Son impact va se faire ressentir à plusieurs niveaux : les diplomaties vont devoir se justifier sur leur opposition à une norme juridique. Il leur sera ainsi plus difficile de se déclarer comme des Etats « responsables ». Ce traité aura aussi un impact sur les acteurs financiers puisque le financement des systèmes d’armes nucléaires est interdit à partir d’aujourd’hui (…).”

Victoire : les armes nucléaires sont enfin interdites. Quid de la Belgique ?

77% des Belges souhaitent que notre pays ratifie le traité 

La priorité à présent est que d’autres pays ratifient le traité. Jean-Marc Collin: “2021 devrait ainsi voir l’arrivée de nombreux Etats, renforçant son poids juridique. Le suivi de la mise en œuvre sera aussi d’une grande importance, car il permettra de montrer son effectivité. Enfin, l’évolution de plus en plus positive des Européens pour le TIAN (…) peut laisser espérer des attitudes plus positives de certaines capitales, voire de belles surprises… »

En effet, le refus persistant de la Belgique de signer et de ratifier le traité va à l’encontre de la majorité de la population ! Et cette majorité ne cesse de croître : en 2019, 64 % des Belges pensaient que la Belgique devait adhérer au traité, en 2020, ils étaient déjà 77 %. Nous pouvons donc nous attendre à de nouveaux débats sur cette question en Belgique également. Le fait que le gouvernement fédéral veuille étudier comment le traité de l’ONU sur l’interdiction des armes nucléaires peut donner une nouvelle impulsion au désarmement nucléaire multilatéral est un premier pas, mais aujourd’hui nous osons espérer que d’autres mesures seront bientôt prises en vue d’un monde sans armes nucléaires, également en Belgique !

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