A l’occasion de la journée mondiale de la pêche ce 21 novembre dernier, les pêcheurs du Sénégal ont rendu hommage à leurs collègues et concitoyens qui ont perdu la vie en mer en essayant de rallier l’Europe à bord de leurs pirogues. Le désespoir qui les anime et qui les pousse à quitter leur propre pays est dû à la rareté des ressources principalement causée par l’introduction de bateaux de pêche étrangers.

Quand le désespoir gagne les pêcheurs au Sénégal

Au moment où Greenpeace publiait son rapport intitulé “mal de mer” retraçant le pillage des ressources halieutiques de l’Afrique de l’Ouest par des multinationales, le phénomène de l’émigration clandestine dénommé “Barça ou Barsakh” (Barcelone ou la mort) a repris au Sénégal avec des proportions inquiétantes.

Qu’est-ce qui pousse les pêcheurs sénégalais à tourner le dos à leur océan réputé parmi les plus poissonneux au monde? Pourquoi ces pêcheurs choisissent-ils d’aller vers l’inconnu au prix de leur vie?

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Mauvaise gestion des pêcheries sénégalaises

L’introduction illégale et incontrôlée de gros navires de pêche industrielle ou encore l’absence de mesures de gestion appropriées pour rétablir les ressources halieutiques sont autant d’éléments qui ont conduit les pêcheurs sénégalais à la précarité. 

La protection des métiers des pêcheurs, des marchands et des femmes transformatrices devrait être la priorité du gouvernement du Sénégal afin que la pêche puisse continuer à jouer son rôle de création de richesses, de pourvoyeur d’emplois et de contribution à la sécurité alimentaire des populations du Sénégal et de la sous-région.

Catastrophe humaine au Sénégal

Quand le désespoir gagne les pêcheurs au Sénégal

Depuis quelques semaines, c’est une catastrophe humaine qui est en train de se produire dans l’espace maritime du Sénégal. En effet, selon différents médias et organisations de la société civile, pas moins de 480 individus ont perdu la vie en essayant de rallier les côtes espagnoles (îles canaries) à bord de pirogues de pêche artisanale.

Si des mesures rigoureuses ne sont pas prises et mises en œuvre par les autorités, d’autres personnes issues des communautés de pêche risquent de tourner le dos à leurs métiers à cause du désespoir et de la rareté de la ressource.

Greenpeace s’indigne face à cette situation qui pourrait être évitée si des mesures de gestion durable des ressources halieutiques avaient été prises en impliquant toutes les parties prenantes. En effet, dans les processus de négociation des accords de pêche ou de délivrance de licences de pêche, les grandes puissances (UE et Chine) ainsi que le gouvernement sénégalais n’impliquent pas les communautés de pêcheurs comme stipulé dans la législation. Ainsi, les intérêts des communautés de pêcheurs sénégalais sont sacrifiés au profit des industries de pêche d’origine chinoise ou européenne.

Au niveau international, nous continuons à travailler pour une nouvelle et ambitieuse convention sur les océans qui fournira le cadre pour la protection d’au moins 30% des océans d’ici 2030. Cela pourrait contribuer à freiner les industries destructrices telles que la pêche prédatrice en Afrique de l’Ouest.

Texte original par Abdoulaye Ndiaye, chargé de campagne Greenpeace Afrique

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