Les scientifiques et militants, présents à bord de notre bateau l’Esperanza, ont détecté une importante fuite de méthane dans la partie britannique de la mer du Nord. A l’aide d’un véhicule sous-marin télécommandé, ils ont filmé deux cratères qui émettent du méthane à une profondeur d’environ 100 mètres. Il est plus qu’urgent de tourner le dos aux forages pétroliers et gaziers qui polluent nos mers et nos océans !
Les cratères en question ont un diamètre de 15 à 50 mètres et une profondeur de 9 à 20 mètres. C’est énorme ! Ces cratères se sont formés en 1990, lorsque Mobil North Sea (aujourd’hui Exxon Mobil) a, lors de forages pétroliers, accidentellement touché une conduite de gaz d’une plate forme de forage à proximité. Aujourd’hui, 30 ans plus tard, ces cratères continuent à relâcher du méthane en mer du Nord.
Des tonnes de méthane déversées en mer tous les ans
En 2015 déjà, une équipe internationale de scientifiques s’est rendue sur place pour y mener des recherches. Ils ont estimé à l’époque que jusqu’à 90 litres de méthane s’échappaient des cratères chaque seconde ! Et pourtant, en 2000, l’Etat britannique a jugé que cela ne méritait aucune attention particulière, s’appuyant sur l’hypothèse que ces réserves de gaz seraient bientôt épuisées. Ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui, 20 ans plus tard. Le méthane est une substance nocive. C’est un gaz destructeur du climat, 28 fois plus puissant que le dioxyde de carbone.
Ces cratères ne sont malheureusement pas un cas isolé … Du méthane s’échappe en de nombreux endroits de la mer du Nord. Mais au lieu de surveiller et de colmater ces fuites, l’industrie pétrolière et gazière s’obstine à forer le sol marin. Et pendant ce temps, les décideurs se voilent la face.
Selon une étude indépendante récente, de 8.000 à 30.000 tonnes de méthane s’échappent de plus de 15.000 puits de forage en Mer du Nord. Cette pollution s’ajoute aux 72.000 tonnes de méthane émises par les plateformes qui y sont actives.
Pas de business as usual
L’industrie pétrolière et gazière alimente la crise climatique et pollue nos océans. Et ce, depuis des années. Cette industrie n’a tout simplement pas sa place dans le nouveau monde à bâtir pour l’après corona. Nous devons opérer une transition rapide vers les énergies renouvelables et assurer une transition vers les industries du futur.
Il n’est pas question de retourner vers un business as usual et c’est pourquoi deux de nos navires, l’Esperanza et le Rainbow Warrior, font une tournée d’un mois pour dénoncer l’impact des forages pétroliers en mer du Nord. Il est urgent de protéger nos océans dès maintenant !
Je signe pour la protection des océans
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