En Russie, Greenpeace forme des pompiers volontaires. Qui sont ces bénévoles et qu’est-ce qui les pousse à se lancer dans de pénibles travaux d’extinction dans des forêts et des tourbières ?

Ces dernières semaines, on a beaucoup parlé des incendies de forêt et des feux de tourbières en Sibérie. Les données satellitaires les plus récentes (datant du 4 août) montrent que 2,6 millions d’hectares de forêts boréales sibériennes sont encore la proie des flammes.

Nos collègues russes se sont rendus au cœur de ce point chaud climatique pour y recenser les violents incendies de forêt. Tant pour l’humanité que pour le climat, il est en effet crucial d’éteindre un maximum de ces incendies le plus rapidement possible.

Peu de temps après, ils se sont également rendus dans les montagnes de l’Oural, à l’ouest de la Sibérie, où un incendie fait rage dans la réserve naturelle de Denezhkin Kamen. Sous la direction de Grigory Kuksin, chef de la lutte contre les incendies chez Greenpeace Russie, une petite équipe est  sur place pour aider les employés de la réserve naturelle à éteindre les incendies. L’accès au feu y est très problématique, car il s’agit d’un feu de tourbe entre des pierres, et la source d’eau la plus proche est un ruisseau qui coule à quatre kilomètres de là. Pour atteindre l’incendie, le personnel de la réserve et les pompiers de Greenpeace doivent remplir leurs sacs à dos d’eau à la rivière, et ensuite marcher et grimper sur quatre kilomètres.

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Des volontaires formés

En Russie, Greenpeace forme des volontaires pour prévenir et combattre les feux d’herbe et de tourbe. Depuis, le nombre de groupes de pompiers volontaires est passé de quatre à vingt équipes opérant indépendamment les unes des autres et réparties dans toute la Russie. La plupart des Russes qui se portent volontaires ont vécu un incendie de près. Qui sont ces volontaires qui décident de nous rejoindre ?

Olga Shkurina est volontaire depuis plusieurs années au sein du groupe de lutte contre les incendies « Bars ». Dès son enfance, elle a été confrontée aux feux de forêt. La maison de ses parents, dans la région de l’Amur en Sibérie, se trouvait à côté de champs qui brûlaient chaque année. Tous les ans, les agriculteurs boutaient le feu à la vieille herbe de leurs terres pour les défricher rapidement, et parce qu’ils croyaient que cela rendait le sol plus fertile. « Un jour, nous avons vu le feu se rapprocher dangereusement. Mes parents ont pris nos documents les plus importants et nous avons commencé à courir », se souvient-elle.

Elle savait que le feu ne se déclenchait pas « spontanément ». « Nous parlions ouvertement des incendies avec notre famille. Les fermiers jetaient des allumettes dans les prairies de fauche, et c’est ainsi que le feu prenait. La plupart du temps, le feu se propageait jusque tout près de notre village. J’étais terrifiée ! »

Une fois adulte, elle a réalisé qu’il valait mieux agir que paniquer, et être capable d’arrêter le feu avant qu’il ne soit trop tard. Aujourd’hui, Olga se rend dans les écoles pour expliquer aux enseignants et aux enfants comment agir en cas d’incendie et comment faire pour les éviter.

Katya Yurynova (26 ans), photographiée ci-dessus lors d’un stage de formation, travaille comme monteuse photo et vidéo. Lorsqu’elle a entendu parler pour la première fois des incendies en Sibérie, elle a voulu se rendre utile. Elle a entendu parler du camp d’entraînement pour les pompiers forestiers volontaires en Bouriatie et a posé sa candidature. Avec vingt autres volontaires, durant une formation intensive de quatre jours, elle a appris à utiliser les équipements d’extinction, à appliquer les techniques de lutte contre le feu, à rechercher des personnes pendant un incendie et à apporter les premiers secours aux victimes.

Au départ, Katya voulait surtout éteindre les incendies. Elle comprend maintenant que se précipiter en forêt sans préparation pour éteindre d’énormes feux n’est pas la meilleure idée. « Un travail responsable est nécessaire. Je ne veux pas rester à la maison à ne rien faire. Je veux me rendre utile et participer au travail des unités qui recherchent les personnes disparues. Je veux rencontrer les pompiers forestiers volontaires près de Tioumen, ma ville natale, et faire partie de quelque chose de plus grand »

Les feux de forêt comme ceux qui font rage en Russie, au Brésil et en Indonésie sont une urgence climatique !

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