Yaoundé, le 15 mars 2024 – L’Observatoire National des Changements Climatiques a récemment rendu public son bulletin de prévisions des paramètres climatiques pour les mois de mars, avril et mai,  annonçant de fortes averses sur toute l’étendue du territoire national avec des risques d’inondation au début du mois de mars. ‘’Ces fortes pluies ainsi que l’intense chaleur annoncées sont  principalement dues aux changements climatiques’’, précise le rapport. Greenpeace Afrique invite le gouvernement camerounais à prendre des mesures radicales en amont pour éviter que la situation ne s’empire. 

Stella Tchoukep, chargée de la campagne Forêt chez Greenpeace Afrique a déclaré

La saison des pluies n’en est qu’à ses premiers jours, et déjà les dégâts sont inquiétants. C’est triste, mais ces fortes précipitations doivent être un signal fort de ce que les changements climatiques peuvent avoir comme impacts sur la vie des camerounais. N’attendons pas de voir les cyclones s’abattre sur nous, comme c’est le cas ailleurs, avant de prendre les mesures qu’il faut. Les actions humaines qui causent  les changements climatiques sont connues: l’extraction des combustibles fossiles ( charbon, gaz, pétrole), la déforestation ainsi de suite. À nous de choisir si on va continuer avec ses pratiques et sacrifier le bien-être des générations actuelles et futures.”

Ce phénomène n’est pas nouveau. Ces dernières années, le Cameroun a connu plusieurs cas d’ inondations suite aux pluies diluviennes et qui ont plusieurs fois fait des morts. En 2020, 64 personnes sont mortes et 160 000 autres sinistrées dans le Septentrion suite aux inondations. Par ailleurs, il faut noter que ces fortes averses ne sont pas sans incidence sur l’économie et le développement du pays. 

“Les  effets des changements climatiques, comme on l’a tristement constaté ces derniers jours, sont capables de balayer d’un  revers de la main le fruit de plusieurs années de dur labeur. Dans le secteur de l’agriculture, les fortes précipitations pourraient accélérer le lessivage des sols cultivés, réduisant leur fertilité.  Les agriculteurs devront donc déployer plus d’efforts pour obtenir un faible rendement. Ce qui pourrait causer une augmentation du prix des denrées alimentaires dans un contexte où le pouvoir d’achat s’amenuise au fil des années,” ajoute Stella.

“La situation est plus critique pour les femmes riveraines des agro-industries, de l’exploitation minière et forestière. Ces dernières ont un accès très restreint et non sécurisé aux terres, l’exploitation des ressources naturelles en elle-même causant d’importants dégâts environnementaux. Les fortes précipitations ne feront qu’accroître davantage leur vulnérabilité puisqu’elles n’ont pas de moyens pour les mesures d’atténuation ou de mitigation. Et ces débuts difficiles laissent présager une saison des pluies difficile au Cameroun qui dans le Grand Sud s’étendra sur plusieurs mois encore.” conclut Stella.

En Mai 2023, un rapport rendu public par le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (Minader) faisait savoir que 3 millions de Camerounais étaient en situation d’insécurité alimentaire aiguë, soit à peu près 11% de la population. Et ce rapport pointait déjà du doigt les changements climatiques comme étant l’une des causes de cette situation.

Luchelle Feukeng, Chargée de la Communication et du Storytelling, Greenpeace Afrique 

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Stella Tchoukep, Chargée de la Campagne Forêt, Greenpeace Afrique 

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