Environ 250 pêcheurs artisanaux, mareyeurs et femmes transformatrices, venus de Joal, Mbour, Ngaparou, Saly, Guéréo, Popenguine et Cayar se sont associés pour sauvegarder leurs moyens de subsistance. 

En effet, réunis autour de l’Association pour la Gestion Intégrée des Ressources naturelles et de l’Environnement (AGIRE) et de la Plateforme des Acteurs de la Pêche Artisanale du Sénégal (PAPAS), ils ont, pendant quatre heures, reboisé trois hectares de mangrove à Joal. L’équivalent de quatre terrains de football ! 

Oumar Bayo Fall/Greenpeace 

Malgré les conditions climatiques instables marquées par une marée haute et une mer agitée, ces braves hommes et femmes ont tenu à restaurer les mangroves. Une initiative importante non seulement pour réhabiliter et préserver ces écosystèmes côtiers précieux, mais surtout pour contribuer à la restauration des stocks halieutiques dont la plupart sont en situation de surexploitation. Pour eux, il était indispensable de commémorer la journée mondiale des océans par des actions concrètes et salutaires pour leurs devenir et celle de leur enfants. 

Oumar Bayo Fall/Greenpeace

Pour Abdou Karim SALL, Président de la Plateforme des Acteurs de la Pêche Artisanale du Sénégal (PAPAS), l’importance de la mangrove dans la préservation des ressources halieutiques n’est plus à démontrer.  Elle favorise, par exemple, la reproduction de plus de 35 espèces de poissons. La mangrove assure également une grande partie de l’alimentation des petits pélagiques, ressources jouant un rôle prépondérant dans la sécurité alimentaire nationale  sous régionale, et même africaine. En effet, les petits pélagiques constituent une grande partie de l’alimentation des populations sénégalaises et africaines.  Le poisson pêché au Sénégal se retrouve dans les marchés de nombreux pays d’Afrique (Mali, Côte d’ivoire, Burkina-Faso Cameroun, Gabon, RDC…). 

Ainsi, les trois hectares de mangrove que viennent de reboiser les communautés de pêcheurs  montrent que les Autorités et les Partenaires au développement devraient davantage renforcer les compétences techniques et opérationnelles des organes de cogestion locale des pêcheries et des organisations de la pêche artisanale pour une meilleure participation des acteurs dans la protection des écosystèmes marins et côtiers au Sénégal. Cela démontre également l’engagement des acteurs de la pêche artisanale à participer à la gestion durable des pêches qui est, rappelons-le, une prérogative de l’Etat. Un geste à saluer et à multiplier!

Oumar Bayo Fall/Greenpeace

Greenpeace Afrique, en plus de porter le plaidoyer pour la protection des océans, sera toujours  aux côtés des communautés de pêcheurs pour soutenir de telles initiatives. 

Oumar Bayo Fall/Greenpeace 

Afin de préserver la productivité et la durabilité de la pêche, les autorités sénégalaises devraient urgemment renforcer leurs efforts pour une action collective et multipartite en faveur d’une gestion saine et durable des océans. Plus d’actions sont indispensables pour la régénération des ressources halieutiques et le rôle de l’Etat est essentiel dans cette démarche.  Des milliers d’emplois ainsi que la sécurité alimentaire de millions de personnes en Afrique en dépendent. 

Oumar Bayo Fall/Greenpeace 

Abdoulaye Ndiaye
Chargé de Campagne Océans à Greenpeace Afrique