Je suis Mitterrand TSOLUKA TSANGU, Ingénieur en sciences et technologie de pêche, superviseur de la pêche maritime ; Je suis habitant dans la ville de Matadi dans la Province du Kongo Central, en République Démocratique du Congo ; En tant que volontaire de Greenpeace Afrique, je voudrais vous faire part de la situation du plastique sur le fleuve Congo à travers ce blog . 

Le fleuve Congo prend sa source dans le sud du Katanga, dans le village de Musofi (à kipushi) à une altitude d’environ 1 532 mètres et porte le nom de Lualaba jusqu’à Kisangani.

Avec ses 4 700 km de longueur, un débit moyen de 50 000 m3/s, et son bassin vaste de 3,80 millions de kilomètres carrés, il est donc le 2ème fleuve au monde en termes de débit.

La vaste zone de basse altitude du centre du pays est un plateau façonné par le bassin du fleuve s’écoulant vers l’ouest, le seul débouché maritime du pays (environs 40km) est une étroite bande de territoire sur la rive nord du fleuve (région de Moanda dans le Kongo Central).

Il se déverse dans l’océan par un large estuaire et sa puissance est telle qu’on reconnaît ses eaux jusqu’à 45 km en plein océan. Ses eaux abritent même une faune typiquement abyssale, parfois rejetée agonisante à sa surface en raison d’accidents de décompression brutale provoqués par la force des courants.

Il est alimenté par plus ou moins 4 principaux affluents à sa rive gauche et par 8 autres à droite et traverse 2 autres pays et 6 principales localités. Ce fleuve transporte annuellement 86 millions de tonnes de sédiments en suspension vers l’Océan Atlantique et une charge de fond de 6% en plus (selon Journal of Hydrology, vol. 577,‏ 2019, p. 123968). Ainsi, Matadi est entre 11 et 497m d’altitude, à quelque 85 km environ de l’embouchure à l’altitude 0m.

Ce qui fait que la charge de fond est déjà assez visible. Les plastiques envahissent les fleuves en amont et en aval de Matadi ; à Luozi, il y a même des sites qui ne sont plus propices à la navigation motorisée, ni à la pêche à cause de la prolifération des plastiques sur l’eau. Il arrive de voir parfois dans cette province de gros poissons qui sortent avec des bouteilles plastiques dans le ventre ; d’autres en meurent. A Matadi, nous avions pêché un poisson et lors de la dissection, nous avions retrouvé des débris plastiques dedans.

Le long de l’estuaire, des berges inhabitées sont insupportables à voir, les plastiques envahissent partout, l’insalubrité dans des zones non encore habitées.

Et sur la côte Atlantique du pays, les pêcheurs artisanaux à la senne de plage en connaissent l’impact le plus dévastateur !

Par jour, c’est difficile d’attraper le poisson, les filets sont pleins de plastiques de toute forme (beaucoup plus des bouteilles d’eau minérale et des jus)

La situation est tellement alarmante qu’il faut agir sur les importations et fabrication des plastiques de tout genre, mais surtout à usage unique.

Nous avons déjà un énorme problème de surpêche dans nos eaux qui selon la FAO, à l’horizon 2048, nos océans seront quasiment vidés des poissons, faudrait-il encore parler des plastiques dévastateurs ?

Sauvons la planète, nous n’avons pas de grand héritage pour nos descendants qu’une terre saine ; nous n’avons pas d’autres planète où vivre que celle-ci.

Dans quel monde vivons-nous aujourd’hui ? et dans quel monde vivra notre progéniture demain ?

Dans cette province, plus de la moitié de la population riveraine ne vit que de la pêche et uniquement de la pêche, elle est une activité de survie ;Voici donc en substance ma principale motivation à accoucher ces lignes. 

Au niveau côtier et estuarien, la pêche artisanale nourrit la grande partie de la province en poissons. Le poisson contaminé au plastique, fait pareil aux humains qui le consomment ;

Nous tenterons de démontrer ici l’impact de la consommation du plastique sur la santé humaine : 

  • Il impacte le système immunitaire et le système respiratoire
  • Baisse de fertilité
  • Hausse des risques de cancers 

La multiplicité des plastiques sur nos cours d’eau empêche même la navigation motorisée sur fleuve, et réduit sensiblement les zones de pêche, proportionnellement à la production, il impacte aussi sur le système économique.

Cette situation est touchante ! cette population à besoin de vivre, et de bien vivre ! le plastique nous détruit tout en réservant un sort très malheureux à nos progénitures ; 

Nous voulons qu’il y ait une action gouvernementale face à la pollution plastique.

Être impliqué