• De nouveaux chiffres révélés aujourd’hui par Greenpeace montrent que le système alimentaire du Sénégal est dominé par les importations, qui représentent près de 20% des achats de marchandises générales. 
  • De nouvelles recherches montrent que vingt multinationales de l’alimentation ont donné plus de dividendes à leurs actionnaires que ce qui est nécessaire, selon l’ONU, pour répondre aux besoins de base de toutes les personnes les plus vulnérables du monde cette année.

Dakar, le 28 février 2023 – Des chiffres inédits de Sika Finance ont été révélés aujourd’hui par Greenpeace, montrant qu’en 2020, les importations alimentaires représentaient 19,2% (773,1 milliards de francs CFA) des achats de marchandises générales du Sénégal, malgré les énormes ressources halieutiques et la capacité agricole du Sénégal[1]. Cela reflète comment, avec le soutien de nombreux gouvernements africains, le système alimentaire mondial impose les importations aux Africains, alors qu’ils pourraient produire et tirer profit d’une plus grande proportion de leur propre nourriture.

Un rapport publié aujourd’hui par Greenpeace expose comment vingt multinationales de l’alimentation ont donné 53,5 milliards de dollars à leurs actionnaires en 2020 et 2021, années dominées par la pandémie de Covid-19 et les retombées de la guerre en Ukraine.[2] C’est plus qu’il n’en faut pour financer les besoins de base de toutes les personnes les plus vulnérables du monde cette année, selon l’ONU.[3] Ce système est contrôlé par un petit nombre de riches entreprises afin de s’assurer qu’elles puissent produire de vastes profits.

Le rapport montre que l’absence de données claires de la part des entreprises sur le système alimentaire est une raison essentielle de la spéculation et de la hausse des prix des denrées alimentaires. Quatre entreprises aux États-Unis et en Europe – Archer-Daniels Midland, Cargill, Bunge et Dreyfus – contrôlent 70 à 90 % du commerce mondial des céréales, mais ne sont pas obligées de divulguer ce qu’elles savent sur les marchés mondiaux, y compris leurs propres stocks de céréales.[4] La nouvelle recherche de Greenpeace montre que cela permet aux entreprises de retenir des informations qui contribueraient à stabiliser les prix, si elles étaient publiées en toute transparence.

“C’est le nouveau colonialisme. Les gouvernements africains ont permis aux ultra-riches des États-Unis et d’Europe de conserver trop de pouvoir sur les Africains et notre système alimentaire. Ils ont construit un système qui serait vulnérable à des chocs comme la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, un système qui leur permettrait de profiter de l’évolution des prix des denrées alimentaires, un système dans lequel ils peuvent faire monter ces prix. C’est à cause d’eux que la guerre et la peste mènent à la famine – et que les riches deviennent plus riches.” déclare Abdoulaye Ndiaye, porte-parole de Greenpeace Afrique.

Il poursuit : “Mais il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi. Les Africains se lèvent pour exiger le changement. Ici, les habitants de Kayaar poursuivent en justice l’usine de farine de poisson qui pollue le foyer de leur communauté et contribue à la disparition des emplois dans le secteur de la pêche et à la hausse des prix des denrées alimentaires. Les autorités doivent promouvoir des méthodes d’agriculture durable telles que l’agriculture écologique et la gestion locale des ressources halieutiques, afin d’aider les producteurs et les consommateurs à contrôler la chaîne alimentaire. Cela permettra de garantir un meilleur accès à la nourriture, de protéger les emplois dans les secteurs de la pêche et de l’agriculture, de réduire les émissions à l’origine des phénomènes météorologiques extrêmes et de protéger la biodiversité dont nous dépendons.”

FIN

Notes à l’éditeur

Lire le rapport complet 

[1] Nouvelle recherche commandée par Greenpeace Afrique. La source originale de ce chiffre était Sika Finance.

[2] Le nouveau rapport sur l’injustice alimentaire, publié aujourd’hui par Greenpeace International, révèle qu’au cours des exercices 2020 et 2021, vingt entreprises – les plus importantes dans les secteurs des céréales, des engrais, de la viande et des produits laitiers – ont versé environ 53,5 milliards de dollars aux actionnaires.

[3] Selon l’aperçu humanitaire mondial 2023, le coût estimé de la réponse humanitaire jusqu’en 2023 est de 51,5 milliards de dollars, soit une augmentation de 25 % par rapport au début de 2022. Ce montant peut sauver et soutenir la vie d’un total de 230 millions de personnes dans le monde. 

[4] Le rapport de l’IPES, intitulé “Another Perfect Storm ?”, identifie quatre entreprises qui contrôlent 70 % du commerce mondial des céréales.

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