Dakar/17-09-2024– Une quarantaine de sénégalais ont péri  sur les côtes au large de Mbour en essayant de rejoindre l’Occident dans des embarcations de fortune. Plusieurs dizaines de personnes sont également portées disparues.  Greenpeace Afrique  adresse  ses sincères condoléances aux familles endeuillées et à toute la nation sénégalaise. Cette catastrophe rappelle l’urgence d’agir pour mettre fin à ces traversées mortifères.

Dr.Aliou Ba, Responsable de la campagne Océan chez Greenpeace Afrique a déclaré

“ C’est une véritable tragédie qui se déroule sous nos yeux. Chaque vie anéantie en mer est une perte incommensurable pour les familles et pour notre nation. Il faut le préciser, cette tragédie est étroitement liée à la crise de grande ampleur que subit  le secteur de la pêche au Sénégal. La mauvaise gestion des ressources halieutiques a conduit à une surexploitation industrielle massive, qui a plongé de nombreux pêcheurs artisanaux dans une précarité croissante.”

“Le secteur de la pêche représente pourtant une richesse énorme encore mal exploitée en raison d’une mauvaise gouvernance. Les pêcheurs senegalais, héritiers d’une longue tradition et autrefois fiers de leur métier, se retrouvent aujourd’hui dans l’incapacité de subvenir aux besoins de leurs familles. Désespérés et sans autres sources de revenus   certains se sont reconvertis dans le transport illégal de migrants, devenant de facto des acteurs de  drames similaires à celui de Mbour,” ajoute Aliou

« L’Afrique a le potentiel de  nourrir et de prendre soin de sa population . Le fait de se tourner constamment vers l’extérieur résulte d’une mauvaise gestion des ressources. La répression et la surveillance ne sont que des pansements sur une plaie béante. La vraie solution réside dans la restauration du secteur de la pêche. Nous devons agir collectivement pour assurer une gestion durable de nos ressources marines, afin de garantir  des conditions de vie  décentes à  nos pêcheurs et communautés côtières ainsi qu’un avenir pour les générations futures.” ajoute Aliou Ba.

“Si l’exode des pêcheurs se poursuit, nous risquons de nous retrouver face à une double crise,” avertit Dr BA. “D’une part, la pêche artisanale, pilier de notre économie côtière, se retrouvera à court de main-d’œuvre qualifiée, d’autre part,  notre sécurité alimentaire est directement menacée. Sans une pêche locale dynamique, nous ne serons plus en mesure de fournir suffisamment de poisson pour nourrir notre population. Nous reconnaissons certes les efforts du nouveau gouvernement en matière de transparence dans la gestion des ressources halieutiques, mais ils doivent être amplifiés et accélérés.”

En mars 2024, 20 personnes avaient trouvé la mort  dans des conditions similaires au large des côtes Nord du Sénégal.  Le dernier naufrage en date  vient  encore alourdir le macabre bilan de l’immigration clandestine au Sénégal et en Afrique en raison de l’immigration clandestine. Pour rappel, le secteur de la pêche emploie près de 600 000 personnes au Sénégal. 

Luchelle Feukeng

Chargée de la Communication et du Storytelling

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Dr. Aliou Ba, Responsable en chef de la Campagne Océan

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