Kinshasa, le 19 juillet 2024 – Suite à la visite de la Vice-secrétaire générale des Nations Unies Amina Mohammed au parc national de Conkouati-Douli en République du Congo le 6 juillet dernier, Greenpeace Afrique lui demande de dénoncer la décision du gouvernement d’attribuer un permis d’exploration pétrolière et gazière dans le parc en février dernier.

Sur les réseaux sociaux comme dans sa « couverture » médiatique, la séance photo a passé sous silence ce permis écocide.

Dans une longue vidéo postée par la ministre congolaise de l’Economie forestière, Rosalie Matondo, qui l’accompagnait ainsi que le ministre du Tourisme, Mme Mohammed applaudit le bilan du gouvernement en matière de conservation.  Dans la vidéo, Mme Matondo déclare que lorsque le gouvernement congolais fait état de ses prétendues prouesses environnementales, elle a « l’impression que les gens ne nous croient pas ».  Elle se réjouit : « Quelle meilleure ambassadrice pourrions-nous espérer pour notre pays ?  Cette visite est importante aux yeux du monde ».  

Un média local a rapporté que Mme Mohammed, qui est l’ancienne ministre de l’Environnement, controversé, du Nigeria, « s’en va avec l’image d’un pays avant-gardiste sur la question de la préservation des forêts ». 

Le mois dernier, treize ONG congolaises de défense des droits humains et de l’environnement ont appelé les donateurs à suspendre le financement de la conservation de Conkouati-Douli jusqu’à ce que le permis pétrolier et gazier soit annulé.

Conkouati-Douli est l’aire protégée la plus riche en biodiversité du pays et est habitée par plusieurs milliers de personnes. 

Le permis a été accordé deux mois seulement après que le Congo a signé un accord de protection des forêts de 50 millions de dollars avec les donateurs lors de la COP28.   

Le gouvernement n’a pas divulgué le montant du bonus de signature que la société peu connue « China Oil Natural Gas Overseas Holding United » devait payer selon les termes du décret d’attribution du 8 février, ni l’identité des actionnaires de la société.

Du 2 au 5 juillet, l’ONU et le Congo ont co-organisé une « Conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement » à Brazzaville, sponsorisée par des multinationales du bois et le partenaire carbone de TotalEnergies, Forêt Ressources Management, entre autres.

L’écoblanchiment des donateurs s’est poursuivi le 12 juillet, l’ambassadeur de l’UE déclarant à l’issue d’une réunion avec le ministre de l’Environnement que le Congo « conserve bien » ses forêts « immenses et fantastiques ».  Dans ses remarques, il mentionne Conkouati comme l’un des trois parcs nationaux financés par l’UE dans le pays qu’il a visité…

Au début de juillet, après une visite dans une zone de tourbières près de Brazzaville, le président de la COP29 a tweeté : « La préservation des tourbières jouera un rôle important pour limiter l’impact du #ChangementClimatique et pour maintenir l’objectif de 1,5 °C à portée de main. »

En avril dernier, le ministre congolais des Hydrocarbures a signé un accord de partage de production avec la Société africaine de recherche pétrolière et de distribution (SARPD-OIL) pour un bloc pétrolier de 9 392 km2 au milieu des tourbières de la Cuvette centrale, dans le nord du pays.

Greenpeace Afrique réitère son appel à l’annulation du permis d’exploration pétrolière dans le parc national de Conkouati-Douli, et appelle les bailleurs de fonds internationaux à fermement rappeler au gouvernement congolais de faire passer le bien-être des populations  avant les intérêts particuliers. .    

FIN

Contact:

Greenpeace Afrique, [email protected]